De nombreux acteurs du secteur de la construction tentent de mettre en œuvre des solutions circulaires. La circularité ne doit toutefois pas être considérée comme un but en soi, mais plutôt comme une stratégie permettant d’économiser des ressources, de produire moins de déchets et de réduire l’impact environnemental des bâtiments. Il faut en outre rester critique et vérifier si les stratégies circulaires envisagées sont effectivement plus intéressantes d’un point de vue environnemental (ce qui n’est pas toujours le cas).

Matériaux rénovés, recyclés ou réutilisés : bénéfices immédiats

La rénovation, le recyclage et le réemploi de matériaux sont trois stratégies circulaires visant à réduire l’impact du bâtiment dès sa construction. Le recyclage permet d’économiser des matières premières et le réemploi d’éviter, en plus, l’étape de production. La rénovation, par la conservation des matériaux encore en bon état, permet non seulement d’éviter la production, mais aussi le transport et la mise en place d’une grande quantité de matériaux. A elle seule, la structure portante représente environ 30 % de l’impact environnemental des matériaux d’un bâtiment.

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Par rapport à l’utilisation de matériaux neufs, ces trois stratégies engendrent généralement des bénéfices environnementaux. Ces derniers sont souvent plus importants en cas de rénovation et de réemploi que de recyclage. Il faut toutefois évaluer chaque situation au cas par cas. En effet, l’utilisation de matériaux recyclés peut, par exemple, influencer positivement ou négativement la production (consommation d’énergie, d’adjuvants, …), le transport, l’installation, l’entretien ou la fin de vie du produit.

Une analyse du cycle de vie (ACV) permet de vérifier que les solutions circulaires envisagées permettent effectivement de réduire l’impact environnemental du bâtiment.

A titre d’exemple, le schéma à la page précédente permet de comparer l’impact environnemental de carreaux neufs et de carreaux de réemploi. Cette comparaison montre que le réemploi a un impact bien inférieur à celui de l’utilisation de carreaux neufs, et ce même si le réemploi nécessite un traitement visant à éliminer les résidus de mortier (trempage dans un bain d’acide) et l’application d’une couche de mortier plus épaisse pour compenser les irrégularités. Les bénéfices engendrés par le recyclage des carreaux sous la forme de granulats représenteraient quant à eux moins de 1 % de ceux obtenus par le réemploi.

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