Après les réalisations éphémères et les projets d’architecture, voici quelques idées tout aussi insolites pour apporter de la bonne humeur à ceux qui les découvrent.

Spécialement pour vous : une taque d'égout, un trône, un tutu, une lampe et une illusion.

Pokéfuta

Depuis la création de leur franchise en 1995, les Pokémon quittent régulièrement leurs jeux vidéo pour s’installer dans notre vie quotidienne. Evidemment, il y a tous les produits dérivés, de la figurine au manga en passant par le t-shirt qui génèrent un plantureux chiffre d’affaires. Rappelez-vous aussi le Pokémon GO, la chasse aux monstres virtuels qui a défrayé la chronique en 2016. Le phénomène était mondial, la quête enfiévrée, les joueurs intrépides.

En 2018, une autre initiative de la Pokémon Company a vu le jour avec la Pokémon Local Acts, une promotion ludique et touristique des villes japonaises dont les Pokémon deviennent les ambassadeurs personnalisés. Chaque région a sa mascotte : Hokkaido et son renard des neiges (Goupix d'Alola), Fukushima et son empathique symbole de guérison (Leveinard), …

Où les voit-on ? Sur les taques d'égout !

La démarche de poser des plaques décorées a commencé dans les années 80. Le public a aimé, le touriste adoré. L’idée était définitivement lancée. Que ces petits personnages emblématiques en prennent possession allait de soi. La première Pokéfuta, taque ornée de Pokémon, a été posée le 20 décembre 2018 à Ibusuki. Depuis, d’autres villes ont emboîté le pas.

Entre 2020 et 2021, leur nombre a doublé passant à 200. Elles ont même été intégrées au jeu virtuel en tant que Pokéstops. Leur réalisation reste artisanale car elles sont peintes à la main.

Envie d’une exploration colorée et joyeuse ? Une carte officielle les répertorie : local.pokemon.jp, bien utile si vous visitez le Japon ou si vous souhaitez simplement les découvrir à l’écran.

  

En majesté

Artiste et designer sud-coréenne, Jay Sae Jung Oh vit aujourd’hui à Seattle. Son oeuvre majeure est une série de meubles, la Salvage Chair serie, réalisés à partir de cuir recyclé, de plastiques et d’objets mis au rebut.

Le cuir enrobe leur assemblage comme une seconde peau si bien qu’ils restent tout à fait identifiables. Les chaises, canapés, tabourets et jardinières obtenus, le tout est parfaitement fonctionnel et respectueux de l'environnement.

Ce trône somptueux est principalement composé d’instruments de musique et de jouets d’enfants sur une base en contreplaqué. Les cordons de cuir tout en nuances virevoltent sur le montage. Ce cerclage élégant où la matière ondule et tourbillonne propose au spectateur non seulement un spectacle ludique mais aussi une quête hypnotique. Le voici devenu fin limier. Il trouve un tambour, des baguettes, une trompette, une guitare, ... Est-ce bien tout ? N’a-t-il pas négligé un indice ? Le voici plongé dans ce royal visuel comme dans un univers parallèle. Une maisonnette, une toupie, un sac, un autre tambour, un cor, ... Et vous, qu’y avez-vous découvert ?

 

Avec les ballerines

C’est un café qui a arrêté notre regard, le café Constance à Montréal (Canada). Il a été mis en scène par l’Atelier Zébulon Perron, un cabinet d'architecte d'intérieur implanté dans la même ville et reconnu pour sa créativité.

Situé dans le hall du Wilder building, siège des Grands Ballets Canadiens, il accueille aussi bien les spectateurs que les danseurs et le personnel. Les concepteurs traduisent à travers leur magistral parti décoratif :

  • un hommage à une des anciennes dirigeantes des Grands Ballets, Constance Pathy;
  • un cadre théâtral fantaisiste en contraste de l’esprit institutionnel du site et l’austérité contemporaine du bâtiment;
  • un point de rassemblement chaleureux pour les artistes, les amateurs d’art et de danse.

Le jeu des volumes, les effets de lumière, le choix des matériaux se conjuguent pour un hommage aux arts. Bois, cuir et velours concourent à la création d’une ambiance branchée tout à la fois conviviale, étrange et merveilleuse. Le détail qui a retenu notre attention, ce sont les suspensions. Rubans de tissu rose plissé en crinoline, elles évoquent le tutu des ballerines. Chacune dans son individualité, élégante et gracieuse, participe au subtil mouvement de l’ensemble. Ce ballet aérien semble prolonger le spectacle pour le plus grand plaisir des clients. 

 

Chez Poséidon

Continuons avec les luminaires. L’idée est loin d’être récente mais elle perdure.

En 2013, le studio de design anglais Nir Meiri, spécialiste de l’éclairage, présentait à Milan une série de lampes dont l’abat-jour est fait d’algues. Elles sont posées humides sur une armature métallique, à laquelle elles adhèrent par rétraction en séchant. Leur longévité est assurée par un vernis de protection.

La lumière d'un vert tonique, ne vous donne-t-elle pas l’impression d’être immergé dans un univers aquatique ? 

En 2019, l’agence d’architecture et de design américaine Nea Studio, et plus particulièrement la designer Nina Edwards Anker, réitère l’expérience avec une esthétique et une méthode de fabrication totalement différentes. Les algues sont travaillées en feuilles, enroulées et séchées sur un moule cylindrique avec un résultat plus ou moins lisse ou structuré. Chacune des feuilles est ensuite raccordée à un socle métallique qui reçoit aussi une ampoule led et est monté en suspension.

Il est évident que chaque pièce obtenue est unique et peut être considérée comme un luminaire distinct. Pour former un lustre, une vingtaine d’éléments sont accrochés à un même support en jouant sur la longueur des câbles. Le principe pourrait être étendu à des appliques et des lampes de table.

L’éclairage se module selon la superposition des feuilles. La simple couche, translucide, brille. En multicouches plus opaques, les feuilles restent sombres et la lumière devient profonde.

Les algues considérées comme un ingrédient durable interviennent de plus en plus souvent dans la composition des matériaux : mobilier, peinture, carrelage, …

 

Dés - équilibre

Cornelia Konrads est une artiste allemande. Elle apprécie les matériaux dits naturels tels que le bois, la pierre, le plâtre, … qu’elle met en interaction avec le lieu qui les accueille. Elle est aussi connue pour sa scénographie autour de l’illusion et ses recherches sur l’apesanteur.

Ses œuvres, qu’elles soient en extérieur ou en intérieur, dans un jardin public ou privé, ont une relation très particulière avec leur environnement, une ambivalence entre ancrage et envol. Elles sont à la frontière d’un contraste entre réalité et simulation, entre visible et invisible. Elle joue du décalage de mouvement et déjoue la perspective pour donner l’impression de lévitation à certains éléments de sa réalisation.

Jugez plutôt dans l’article de Creapills via le lien du post. N’est-ce pas impressionnant ? 

  

A suivre → Les insolites – L'intérêt des astuces

 

Lire aussi

Sources :
- « Au Japon, il y a maintenant 100 plaques d’égout Pokémon et une carte pour les trouver toutes », NATSUMI ITO, 29/08/2020, dozodomo.com
- « Pokéfuta », fr.wikipedia.org
- « Salvage chair by jay sae jung oh repurposes plastic, leather, and plywood into a royal throne », matthew burgos, 29/03/2023, www.designboom.com
- www.saejungoh.com
- « Café Constance | Atelier Zébulon Perron », Zébulon Perron , 13/09/2022, www.archilovers.com
zebulonperron.com
- « Lamps Made of Seaweed by Nir Meiri », Jaime Derringer, 22/08/2013, design-milk.com
www.nirmeiri.com
- « Nea Studio creates lamps from dried seaweed », Kristine Klein, 08/09/2019, www.dezeen.com
- www.neastudio.com
- « Les folles œuvres de Cornelia Konrads semblent défier les lois de la gravité », Justine M., 20/12/2023, creapills.com
www.cokonrads.de
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