Tant qu’à faire avec une fausse pelouse pourquoi pas une bleue, après tout ? Soyons fous jusqu’au bout !

Vous l’aurez compris, les pelouses synthétiques ne sont pas nos copines. 

Quand elles restent réservées à un usage très spécifique tels que sol d’un balcon, deck d’un bateau de plaisance, aire de jeux, pourquoi pas ?

Au moins elles ne feront pas le bonheur des sangliers, ni des butineurs d’ailleurs.

Pas de tonte ? L’argument marketing du gain de temps n’est qu’illusion. Pour espérer la conserver, une quinzaine d’années, il faut non seulement avoir recours à un matériau de qualité mais aussi prévoir un entretien régulier. Vous n’y couperez pas. Il ne faut pas croire que le sable du Sahara se déposera uniquement sur votre voiture. Poussières diverses, débris végétaux, résidus de fiesta, … viendront progressivement l’encrasser. Un bon brossage mensuel, un nettoyage régulier au jet d’eau sont bien nécessaires et, parfois, un peu de biocide pour les lichens, mousses et champignons.

Nous vous parlions de la baleine de Bruges en 2018. En Inde, en 2023 et jusqu’au 30 juin, c’est une tortue qui a sensibilisé aux dangers du plastique. Cette œuvre de l’artiste Gowtham dans le cadre du Unplastic India Challenge émergeait sur la plage de Madras. Ses 600 kg de plastiques recyclés semblaient prêts à se précipiter dans les eaux du Golfe du Bengale.

Quel rapport avec la fausse pelouse ? La pollution !

Une étude récente, la première du genre, met en évidence sa « face sombre » qui participe activement à la pollution du monde aquatique.

Des chercheurs espagnols ont montré que l’impact des fibres qui la composent, principalement du polyéthylène et du polypropylène, était loin d’être négligeable d’autant plus que son usage s’étend aux terrains de sport, toitures « végétalisées », cours de récréation, participe à l’aménagement d’espaces publics, … Leur nuisance est inversement proportionnelle à l’engouement qu’elles rencontrent.

De plus, à défaut d’entretien et de qualité, ce gazon synthétique partira très rapidement en lambeaux. Celui qui est entretenu finira pas s’user, contaminant pour longtemps l’environnement.

Pour en savoir plus sur l’étude (en anglais), cliquez sur le lien du tweet. 

Cette grave problématique de pollution par les plastiques et les microplastiques (longtemps sous-estimée) a aussi été mise en avant par un jeune couple investi bénévolement dans le projet Sea The Plastic d’OceanEye, une asbl suisse dédiée à la sensibilisation et la lutte contre la pollution plastique.

Ils sont partis en voilier autour du monde pendant 2 ans et demi. Lors de ce périple, ils ont prélevé 60 échantillons, notamment dans des zones où les données restent rares comme le Groenland, l’Islande ou encore les îles Féroé. Les résultats des analyses seront transmis aux Nations Unies pour qu’elles puissent, le cas échéant, apporter leur expertise et des recommandations pour les futures réglementations au sein des états membres.

 

 

Sources :
- « Conseils d'entretien du gazon synthétique », www.exelgreen.com
- « Inde : une tortue géante de 600 kg de déchets plastiques échouée sur une plage », Justine M., 06/07/2023, creapills.com
- « The dark side of artificial greening: Plastic turfs as widespread pollutants of aquatic environments », William P. de Haan a, Rocío Quintana b, César Vilas c, Andrés Cózar b, Miquel Canals a, Oriol Uviedo a, Anna Sanchez-Vida, 29/06/2023, www.sciencedirect.com
- « Sea The Plastic: la folle histoire de ce couple ayant traversé l’Atlantique en quête de microplastiques », Anouche Nicogossian, 12/07/2023, www.levif.be
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