A l’heure de la pompe à chaleur, du poêle à pellet, des ballons tampons, des chaudières à condensation avec pile à combustible, des récupérateurs de chaleur, … la question du chauffage au Château de Versailles pourrait passer pour un anachronisme technologique !

Mais oui, après tout, comment était-il chauffé ce château ?

Le château était chauffé au bois, le charbon étant réservé aux cuisines. Bien, nous direz vous, voilà une énergie excellemment renouvelable ! Des précurseurs en développement durable ? Pas vraiment, à l’époque, le bois était un combustible des plus courant. Aujourd’hui encore, certains logements disposent d’un foyer au bois (et dérivés), principal ou accessoire et bienvenu pour une flambée de mi-saison. Un mode de chauffage, considéré comme écologique par les uns, qui fait toujours l’objet d’un débat enflammé pour les autres quant à son impact sur la pollution de l’air.

Revenons au château.

Tout réside dans la notion très subjective de confort ...

Qu’est-ce qu’une température de confort ? De nos jours, il est communément établi que la température acceptable se situe entre 18 et 22° pour les pièces de vie suivant que l’on ait pris l’habitude de mettre un pull hivernal ou que l’on soit plus fragile. La sensibilité des occupants est aussi un des paramètres pris en considération dans la notion de température de confort.

A l’époque de Louis XIV, les critères étaient très différents … En hiver, rien d’étonnant de trouver dans un vin rouge chambré quelques glaçons naturellement formés. Autres temps …

Si, aujourd’hui concepteurs et constructeurs veillent à l’étanchéité à l’air des bâtiments, le Château de Versailles n’est lui qu’un vaste courant d’air.

Pas de chauffage central mais de multiples cheminées et des braseros. L’apparat étant le coeur du royal rayonnement, dorures et manteau de marbre valaient mieux que tirage. Refoulements n’étaient pas rares. Les cheminées ont perduré, les fumées aussi. Et ne parlez pas des risques d'incendie ! Même après l’apparition des poêles, plus performants, … parce qu’un poêle, c’est fort commun et tellement laid !

… et dans celle très objective de consommation.

En bref, Versailles est énergivore. Pour l'année 1788, il ne fallut pas moins l'équivalent de 1200 ha de forêt pour chauffer la bâtisse. Le slogan «  Confort minimum pour consommation maximum ! » en est l’étendard. Soyez rassurés, aujourd’hui, c’est juste l’inverse ! Autres temps ...

Allez une petite vidéo sympa pour vous faire remonter le temps !

Et aujourd’hui ?

Le château reste toujours aussi difficile à chauffer ... et pas question de rabaisser les plafonds. La solution la plus facile (oui, oui, nous avons osé le dire) est d’intervenir sur le mode de chauffage.

Un programme ambitieux d'intervention, le projet du « Grand Versailles », met l’accent sur la restauration, la sécurité et l’accueil du public dans une première phase (2004-2011). La problématique de la consommation énergétique y est déjà évoquée avec la « création du pôle énergétique au Grand Commun ». La seconde phase (2012-2017) prend le problème à bras le corps : « L’ensemble des installations de chauffage sera repris pour aboutir à la mise en œuvre d’une installation moderne, économe en énergie, et sécurisée au regard des problématiques d’incendie. ».

Le problème ? Le voici !

Les ingénieurs planchent … Et une étude de faisabilité a été lancée en 2011 avec en ligne de mise une solution très circulaire de chaufferie bois alimentée par l’entretien et la coupe des arbres du domaine. Mais, ça, c'est une autre histoire ....

 Sources :
- « Étonnant Versailles », http://www.chateauversailles.fr
- tweet du Préfet de Saône-et-Loire, 08/04/2020
- « Développement durable : le château de Versailles pourrait se chauffer au bois », Emmanuel Perrin, 08/02/2011 19:34 (Modifié le 23/05/2019 12:11), www.maxisciences.com
- www.chateauversailles.fr
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