L’inspection du travail a visité 350 chantiers, 50 % ont été mis à l’arrêt pour manque de sécurité. En Belgique, près d’un accident mortel sur quatre au travail a lieu dans le secteur de la construction. Pour pallier ce fléau, l’inspection du travail a décidé de montrer les dents. 

Le 18 juin, 140 inspecteurs ont sillonné les chantiers du pays. Leurs conclusions sont effarantes : seuls 20 % des employeurs étaient en ordre, 30 % ont reçu un avertissement écrit et, dans 50 % des cas, le chantier a été mis à l’arrêt.
"Le problème le plus récurrent, c’est le manque de garde-corps pour éviter les chutes. Il est important de noter que la grande majorité des chantiers qui ont été mis à l’arrêt sont de petite taille. En fait, les employeurs pensent que les risques sont moindres dans ce type d’installation, ils ne sont tout simplement pas conscients du danger mortel qui guette les ouvriers", explique Luc Van Hamme, conseiller général à la direction du Contrôle du bien-être au travail.

Problème, une action de la même ampleur avait été menée en 2013 et les résultats n’ont pas changé. La perception du risque ne semble pas avoir évolué.
"Le plus grave, c’est que ce sont toujours les mêmes qui sont en infraction. Du coup, cette fois-ci, nous avons dressé des procès-verbaux qui relèvent du correctionnel. Cela peut donc aller très loin en matière d’amende. De plus, nous avons décidé de mieux suivre ceux que nous avons déjà épinglés plusieurs fois. L’idée est de contrôler et d’être sûrs qu’ils ne recommencent pas", poursuit M. Van Hamme.

Du côté de la Confédération de la construction (CC), on applaudit cette action.
"C’est triste de constater que les manquements en matière de sécurité sont devenus légion. Nous menons nous-mêmes des campagnes de sensibilisation à ce niveau depuis quelques années. Et les résultats sont là. Le nombre de morts sur les chantiers a fini par baisser. Mais ce n’est pas assez, il faut continuer", note Véronique Vanderbruggen, de la CC.
De plus, cette problématique aurait des effets néfastes sur bon nombre d’entreprises.
"Ceux qui ne respectent pas les lois ni les temps de travail sont forcément moins chers que les autres. Nous sommes ici face à de la concurrence déloyale d’entreprises qui sont sur le même marché", s’insurge M. Vanderbruggen.

Une campagne de sensibilisation aux chutes sera lancée dès le moins de septembre par le Comité national d’action pour la sécurité et l’hygiène dans la construction. Dès l’année prochaine, d’autres contrôles à grande échelle seront menés sur tout le territoire.

source: www.dhnet.be - Romain Demoustier - Publié le mercredi 24 juin 2015 à15h23 - Mis à jour le mercredi 24 juin 2015 à 15h23