Juste avant les congés, l'Agence Qualité Construction (AQC – France) a fait, à quelques jours d'intervalle, deux publications intéressantes :
- les résultats du Concours Photo AQC 2024 ;
- l’Observatoire de la Qualité Construction 2024.
Toutes deux sont intimement liées par la conclusion qu'elles présupposent.
Elle tient en seul mot : FORMATION.
Faut-il être envahi par l’angoisse chaque fois qu’on se lance dans des travaux ? Quelle garantie peut-on avoir d’un résultat qualitatif ? La solution ? Faire appel à des corps de métier compétents. Tous ceux qui se disent professionnels ne le sont malheureusement pas. Ces deux publications en sont la preuve.
Le concours
2024 correspondait à la 19e édition sous l’intitulé « Éviter les désordres dans le bâtiment, apprendre par l’image ! ». Elle ne sera certainement pas la dernière !
Les photos de la pathologie ou du désordre doivent être prise sur le territoire français (métropolitain ou ultramarin). Le problème ne peut résulter du délabrement d’un bâtiment abandonné, le bien doit être en usage. La date limite des inscriptions était fixée au 31 mars 2024 à minuit et le palmarès a été publié le 24 juin après les délibérations (toujours difficiles) du jury.
Le concours comporte 2 catégories, avec chacune 3 prix :
- « Générale » destinée aux professionnels (et aux amateurs) en activité;
- « Etudiant » réservée, comme son nom l’indique, aux étudiants.
Chaque année, elles recueillent leur lot de bêtises : fissurations, affaissement, ponts thermiques, décollement d’isolant, mauvaise (ou absence de) ventilation, gaines baladeuses, percements en folie, ...
Plus ou moins graves, elles n'en restent pas moins dramatiques pour les occupants des immeubles ou les propriétaires des biens. Les photos montrent un désastre ou laisse présager d’un futur désastre. Il mettra parfois plusieurs années à se produire. De temps en temps, il arrive qu'une bonne fée veille. Comme par magie, le temps semble s’être figé, pas de pourrissement, pas d’effondrement, ... juste une épée de Damoclès.
La digitalisation rend l’information aisément accessible. Avec la modélisation 3D et la participation des différents intervenants, le processus BIM construit le bâtiment dans un cloud avant le chantier IRL. Toute une série de problèmes sont anticipés, détectés et résolus. Comment peut-on encore faire des erreurs aussi flagrantes que celles présentées par les participants ? Certaines sont tellement récurrentes qu’elles incitent à en pleurer plutôt qu’à en rire. Le lien du post vous emmènera vers ce florilège.
📸 L’Agence Qualité #Construction a affiché les lauréats de son #concours #photo « Éviter les désordres, apprendre par l’image ». La 19ème édition distingue les clichés illustrant « des désordres classiques de structure » ➡️ https://t.co/jJPRsom1nA pic.twitter.com/qTC1y5Hqfi
— Batiweb (@batiweb) June 25, 2024
Les statistiques
Le rapport « Observatoire de la Qualité Construction 2024 », lui aussi annuel, est disponible sur le site. Voici le lien. Il fait état de la fréquence des désordres, de leur évolution ainsi que des nouveaux sinistres apparus tant en habitat individuel que collectif.
L’eau ainsi que l’étanchéité qui s’y rapporte reste toujours la cause principale des problèmes. Elle s’infiltre aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le changement climatique avec, entre autres, ses vents violents) et les nouveaux matériaux biosourcés plus sensibles n’y sont pas pour rien. Les nouvelles tendances, comme celle des douches à l’italienne, rencontre son lot de soucis.
- Pour les maisons unifamiliales, les revêtements de sols intérieurs, avec le carrelage en tête, emportent le gros lot. Tous les problèmes liés aux détails de couverture, bien qu’en baisse, sont toujours bien présents.
- Dans les logements collectifs, ce sont les équipements sanitaires qui sont la cause des ennuis suivis par les menuiseries extérieures.
En Belgique, Buildwise (ex-CSTC) envoie ses experts sur le terrain quand leur avis technique est requis. L’organisme s’inspire de la fréquence des litiges rencontrés pour le contenu des articles de son magazine bimensuel. Lorsqu’ils deviennent répétitifs, il est bon de rappeler les bonnes pratiques, les notes d’informations techniques (NIT) et les normes éventuellement d’application. Tout comme les guides publiés par l’AQC, ce rappel reste insuffisant.
Qu’elle se passe dans des centres et des organismes spécialisés, qu’elles prennent la forme d’ateliers, de webinaires, des sessions théoriques et pratiques, ... la formation garde un rôle clé dans la montée en puissance des compétences. Tant que l’AQC aura matière à son concours photo, les actions de sensibilisation et de formation resteront les moteurs d’une construction de qualité dans laquelle les professionnels doivent s’impliquer pour aller de l’avant.
Sources :
- « Concours photo AQC : découvrez le palmarès 2024 », Virginie Kroun, 24/06/2024, www.batiweb.com
- « Les désordres du bâtiment par l’image : palmarès du Concours Photo AQC 2024 », 24/06/2024, qualiteconstruction.com
- « Les désordres qui reculent et ceux qui risquent de progresser », Grégoire Noble, 25/06/2024, bati.zepros.fr
Source de la photo utilisée à titre d’illustration : pixabay.com (CC0 Public Domain - Libre pour usage commercial - Pas d'attribution requise). Son utilisation n'engage en rien l'auteur sur un soutien ou un entérinement éventuel du contenu de l'article.
La rédaction de cet article est entièrement humaine (les fôtôssi). Les informations ont été soigneusement sélectionnées pour éviter autant que possible les fakenews. Comme vous êtes probablement confrontés au même problème, vous savez également que la démarche devient de plus en plus épineuse. Merci de bien vouloir nous prévenir si vous relevez une anomalie : communication[arobase]veilleconstruction.be.