Le numérique est bien intégré dans notre vie quotidienne, tant dans la sphère privée que professionnelle. Il est devenu difficile de s’en passer même pour ceux qui en subissent la fracture ou d’autres, adeptes de la déconnexion.

Jusqu’où le numérique peut-il s’infiltrer ?

Peut-être connaissiez-vous déjà ce clip ? Il tourne sur la toile. Peut-être avez-vous souri en le découvrant ? Riez, si vous le souhaitez ... il est déjà trop tard.

Pourquoi ?

Tout est question d’usage, de culture et de toilettes dites « à la japonaise ». Il fut un temps où le touriste européen se faisait une joie de publier sur Instagram ou TikTok un reportage sur ces wc étranges avec une émoticône hilare.

Ils nous paraissent un peu moins bizarres aujourd’hui car ces modèles sont connus, à défaut d’être utilisés couramment. Ils sont commercialisés chez nous depuis plusieurs années et des améliorations ne cessent d’y être apportées.

Quelles sont leurs particularités ?

Le Japon, admiré pour son riche passé riche artistique, est aussi connu pour relever des défis technologiques et intégrer l’high-tech dans son futur.

Ce type de sanitaire résulte d’une fusion entre les wc à chasse et les bidets occidentaux que les Japonais ont commencé à utiliser dans la foulée de la deuxième guerre mondiale. Bien qu’il n’ait pas été inventé au Japon mais en Suisse (Hans Maurer – 1957), des versions perfectionnées du washlet (Woshuretto – wc à bidet) ont été développées et brevetées dès 1980 par la société japonaise TOTO devenue une référence mondiale en la matière. Elles ont rencontré un vif succès et, dés 2004, plus de la moitié des foyers nationaux déjà en était pourvue.

L’appareil se présente comme une cuvette classique, le plus souvent suspendue, équipée d’un réservoir de chasse, le tout complété d’une série de fonctionnalités dont les plus basiques sont la douche et le séchage. Il est bien évident que la température et la puissance des jets d’eau et d’air se règlent. Le siège peut être chauffant, voire massant. Peuvent également être gérés automatiquement l’ouverture-fermeture du couvercle de la lunette, la ventilation, le tirage de la chasse, ... Un peu de musique accompagnera ce moment intime pour la détente de l’usager ou sa pudeur en couverture d’autres sonorités plus prosaïques. Rappelez-vous le bloc de sanitaires publics à Shibuya, « Hi Toilet » du designer Kazoo Sato.

Si un ultime usage du papier subsiste, il ne servira qu’à sécher un fessier trop pressé ou un reliquat d’humidité pour apaiser un esprit inquiet.

Pour un usage privé, les paramètres peuvent être personnalisés, enregistrés et rappelés selon les préférences des utilisateurs.

Il se commande vocalement ou à l’aide d’un panneau spécifique, d’un smartphone, ... d’une tablette ?

Même s’il leur est reproché de prendre un peu plus de temps que le passage rapide de quelques feuilles de papier (qui trop souvent trouent à moins de multiplier les couches), le bénéfice au niveau de l’hygiène corporelle est sans commune mesure.

Et chez nous ?

En Europe, fort d’une longue expérience dans les wc-lavant, le fabricant suisse Geberit veut lever les freins culturels et économiques pour conquérir des parts de marché qu’il estime lucratif, surtout chez les plus âgés ou les personnes en perte d’autonomie. Une étude lui a démontré que le prix de tels appareils, à partir du moment où il tourne autour des 5000 €, les réservait aux « nantis ». Il a donc développé de nouveaux modèles plus accessibles comme « Alba » (gamme Aquaclean) sorti en France en avril qui se veut « grand public ». Grâce à son prix plus doux de 995 euros HT, il élargit sa cible commerciale à un public jeune, premier propriétaire et aux hôtels 3 étoiles.

Geberit n’est pas le seul sur le marché. D’autres fabricants tels que Villeroy & Boch, Duravit, Grohe, ... ont compris tout l’intérêt de commercialiser ce produit et de le décliner en plusieurs versions, de la plus démocratique à la plus luxueuse.

Confortables, hygiéniques, sont-ils aussi écologiques ?

Les arguments suivants sont mis en avant :

  • Ils ne consomment pas plus d’eau qu’un wc traditionnel (0,35-0,6 l/min), ou à peine.
  • Ils ne sont pas gourmands en énergie, la production d’eau chaude étant instantanée.
  • L'entretien est plus facile, les buses sont autonettoyantes, autant de produits en moins dans la nature.
  • Le papier toilette n’est plus nécessaire. Fini les bouchons. Ne craignez plus les pénuries de PQ. N’ayez plus peur de vous rendre compte trop tard que le rouleau est vide. Quel soulagement, n’est-ce pas ?

Alors, votre prochain wc sera-t-il lavant ?

 

Nota bene

Ne voyez dans cet article ni discrimination ni jugement mais le constat que le traitement de « l’expression des besoins » varie dans l’histoire, dans le monde. Pour peu qu’ils aient un jardin, certains de nos (arrière-...-)grands-parents ne fertilisaient-ils pas le potager avec le contenu de la fosse d’aisance, des éco-convaincus ne prônent-ils pas l’usage des toilettes sèches ? Ne parle-t-on pas de toilettes dites « à la turque » ou « asiatiques » lorsqu’elles sont sans cuvette ? En absence de ce qui est considéré comme des commodités, les scouts n’ont-ils pas eu recours à des « feuillées », un trou dans le sol avec un siège plus ou moins rudimentaire ? La modernité les remplace par des wc-cabines.

 

 

Sources :
- « Les toilettes japonaises conquièrent les salles de bains belges », Liesbeth Pairoux, 02/07/2024, www.livios.be
- « Geberit AquaClean Le WC lavant », www.geberit.fr
- « Un nouveau WC lavant grand public dans la gamme Aquaclean de Geberit », Virginie Kroun, 09/04/2024, www.batiweb.com
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