La pollution de l’air dans les villes est telle que l’espérance de vie diminue. Le trafic et le chauffage, produisant des NOx, des SOx, des particules plus ou moins fines ... en sont les principaux responsables.
Des chercheurs ont étudié les réactions photocatalytiques. Ils ont pu démontré qu’une des actions des UV sur du dioxyde de titane est d’élimer les oxydes d’azote (NOx).
Toute une série de fabricants ont compris l’opportunité offerte. Ces expériences ont dès lors été exploitées pour développer des produits capables d’agir sur la pollution urbaine.
De nouveaux produits dépolluants (peinture, carrelage, béton, etc.) apparaissent sur le marché. Plusieurs e-veilleurs s’y sont intéressés et ont rédigé des articles sur Veilleconstruction. Le sujet est aussi abordé régulièrement dans la presse professionnelle. Juste avant les vacances, Batiactu présentait encore une nouvelle réalisation de l’Architecte Daniel Libeskind, un immeuble de logements dont les façades sont recouvertes de céramique bioactive.
Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ...
Si ce n’est qu’une étude récente vient de jeter un pavé dans la mare ! Non pas pour remettre en cause l’efficacité du processus de dégradation des polluants mais pour souligner un effet secondaire inattendu et potentiellement dangereux.
Sous l’action des intempéries (vent, pluie, etc.), la surface du revêtement s’érode. Il libère, dans l’air et dans l’eau, de très fines particules dont les nanoparticules de dioxyde de titane. Sous l’effet de frottements, ce phénomène peut aussi être observé à l’intérieur des bâtiments. Ces scientifiques ont évalué, en laboratoire, la quantité de particules libérées et déterminé des indicateurs pour estimer le potentiel d’émission des revêtements.
Les taux mesurés sont les plus importants dans l’air. Les chercheurs considèrent la situation comme préoccupante car d’autres études ont montré que ce type de particules peut présenter un danger pour les êtres vivants, en endommageant leur ADN notamment. Pour consulter le résumé de l’étude : cliquez ici (en anglais).
Si souvent l'argumentation commmerciale compare la mise en œuvre de ces nouveaux matériaux à la création de véritables poumons verts au cœur des villes, cette étude modère un peu l'optimisme. Elle montre que la situation ne serait pas aussi verte que la publicité peut le laisser entendre.
Il faut bien mourir un jour. Alors, NOx ou nanoparticules ...
Sources :
- «Changement climatique: 50 ans de développement et de santé publique anéantis?», Le Vif, 23/06/15 à 08:26 - Mise à jour à 08:46, www.levif.be
- «La céramique bioactive, une nouvelle arme contre la pollution de l'air», 23/06/2015, www.batiactu.com
- «Nanocoating on buildings releases potentially toxic particles to the air», Shandilya, N., Le Bihan, O., Bressot, C. & Morgeneyer, M. (2015). Emission of Titanium Dioxide Nanoparticles from Building Materials to the Environment by Wear and Weather. Environmental Science & Technology 49(4): 2163–2170. DOI:10.1021/es504710p, ec.europa.eu – courriel Science for Environment Policy n° 415 du 28/05/2015
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