Si l’on sait aujourd’hui que le zinc sous forme de feuilles laminées est apparu au début du 19e siècle, facilitant ainsi la mise en œuvre de « nouvelles techniques » de raccords d’étanchéité, que le plomb était quant à lui utilisé depuis l’antiquité sous diverses formes, certaines techniques permettant d’assurer ces raccords, dont les noues, ont tendance à disparaître, ainsi, les noues rondes en ardoises, qui ne nécessitent pas l’utilisation de feuilles métalliques, quelle qu’en soit la nature, font partie des seules solutions techniques permettant d’assurer la jonction entre deux pans de toitures.
Pourtant, elles sont de moins en moins mises en œuvre.
Ce raccord rentrant de toiture entre deux pans (versant ou lucarne) est une zone stratégique. Quelle que soit la quantité d’eau qu’elle reçoit, et le flux peut être important, elle doit rester étanche.
Aujourd’hui, le détail est le plus souvent réalisé en métal, les artisans d’hier savaient le traiter uniquement en ardoise.
De nos jours, la technique ancienne en sera principalement réservée aux bâtiments patrimoniaux de prestige. Elégant, complexe, le raccord demande temps et expertise, la réalisation est onéreuse mais la continuité visuelle de la couverture est garantie dans une esthétique et une étanchéité parfaite.
Pour épouser au plus près cet angle concave et arrondi, le couvreur a recours à des fendis, des ardoises spécifiquement taillées, longues et étroites (6 à 8 cm de largeur pour 3,5 à 4 pureaux) et de même épaisseur que celles composant la couverture. Trois autres types d’ardoises seront nécessaires à l’exécution du détail complet, pour les raccords latéraux, de tête et de base entre la couverture et l’arrondi proprement dit : les requêtes, les approche et le mouchoir, chacune ayant une taille particulière, la dernière pouvant éventuellement être en plomb.
La technique décrite dans la FARCC est française. Les acteurs belges du patrimoine y sont cependant suffisamment confrontés que pour accueillir l’arrivée d’une FARCC (Fiche d’aide à la rédaction de cahiers des charges) avec plaisir.
L’architecte Angelo Rizzo (Agence wallonne du Patrimoine) décrit la technique et propose une aide à la prescription suivant 3 cas de figures qui peuvent être rencontrés sur le terrain : la noue à 2 tranchis, celle à 1 tranchis ou demi-ronde et la ronde qui varient suivant l’angle des versants et la différence de pente à traiter au niveau du raccord.
Cette FARCC peut être consultée ici ou (ultérieurment) sur le site de l’AWaP : https://agencewallonnedupatrimoine.be/les-f-a-r-c-c/.
Source : « Ardoises naturelles – Noues à fendis », Angelo Rizzo, La Lettre du Patrimoine, n° 63, 07-08-09/2021, Wallonie Patrimoine
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