La division ‘Avis techniques et consultancy’ du CSTC observe depuis peu une augmentation du nombre de dégradations des toitures chaudes munies d’une couverture en zinc. Les recherches que nous avons menées révèlent que la protection offerte par le coating appliqué en sous-face du zinc est limitée, ce qui accroît le risque de corrosion en présence d’humidité.
De nos jours, les couvertures en zinc sur support continu peuvent être mises en œuvre selon deux principes : avec ou sans aération.
Les toitures aérées font l’objet d’une mise en œuvre traditionnelle. Dans cette configuration, le zinc forme naturellement, au contact du CO2 présent dans l’air, une patine qui le protège de la corrosion.
Dans les complexes non aérés, également appelés toitures chaudes, la couverture en zinc (voir figure 1, n° 1) est directement en contact avec l’infrastructure. Ce type de conception permet :
- de limiter la formation de condensats sous la couverture métallique
- d’accroître les performances énergétiques en réduisant les mouvements d’air autour de la couche d’isolation.
Différentes configurations sont possibles (voir NIT 266, tableau 12). Le support peut notamment être constitué de panneaux en bois recouvrant un isolant rigide ou semi-rigide ou de panneaux en verre cellulaire. Quelle que soit la configuration choisie, le passage d’air en sous-face du zinc est rendu quasiment impossible. Dès lors, afin de protéger le métal de la corrosion, un revêtement de protection (coating organique) est appliqué sur la partie inférieure du zinc. L’épaisseur et la composition de ce revêtement varient en fonction des fabricants.
Constatations in situ
Plusieurs cas de dégradations de toitures chaudes ont récemment été enregistrés par la division ‘Avis techniques et consultancy’ du CSTC. Les inspections sur site ont indiqué que ces détériorations étaient dues à la corrosion du zinc, qui s’amorce et se développe au niveau de la sous-face de la couverture, et ce en dépit de la présence du coating de protection. Ces processus entraînent généralement des dégâts importants (voir figure 2). Sur certains sites, la corrosion s’est développée rapidement et les dégradations sont apparues seulement dix-huit mois après la mise en œuvre de la toiture.
La fréquence des pathologies soulève plusieurs questions concernant le coating de protection appliqué en sous-face et l’influence possible de certains supports. La durabilité de ces complexes pose également question, entre autres en ce qui concerne la présence d’humidité. En effet, bien que l’impact de cette dernière soit généralement considéré comme mineur lorsqu’il s’agit d’une toiture aérée, il apparaît que les dégâts liés à l’humidité peuvent être considérables lorsqu’il s’agit d’une toiture chaude.