Sous l’impulsion de l’Europe, les peintures évoluent vers un plus grand respect de l’environnement et de la santé. Pourtant, même en phase aqueuse, elles contiennent toujours des produits dangereux qui se retrouvent dans l’eau de nettoyage des brosses et pinceaux.
Le tout à l’égout est une solution de facilité mais est-ce bien une démarche responsable ?
Bart Desanghere (Newsletter « Décoration ») étudie la question … elle est loin d’être aussi simple qu’il n’y parait !
Le premier constat est pourtant une évidence : le rejet de ces eaux à l’égout est à proscrire. Indépendamment d’une responsabilité morale, il peut tout simplement s’agir d’un non respect de la législation* en vigueur en matière d’environnement.
Ces eaux doivent donc être traitées.
Déjà bien présents sur le marché allemand, les systèmes de traitement connaissent un intérêt croissant sur le marché belge. L’auteur identifie deux systèmes de traitement des eaux usées qui fonctionnent tous deux par agglomération des substances contenues dans l’eau :
- système d’agglomération simple
- système d’agglomération avec sédimentation préalable
En simplifiant, le premier se base sur l’agglomération des substances contenues dans l’eau de nettoyage en y ajoutant un produit coagulant. Le contenu du bac est ensuite filtré pour séparer les substances solides de l’eau qui sera réutilisable plusieurs fois. C’est le système le moins cher à l’achat (un seul appareil). Dans cette catégorie, entrent les « nettoyeurs rouleaux » de Vip Tools.
Le deuxième est un peu plus complexe. L’exemple est tiré de la gamme STORCH. Le traitement s’effectue en deux étapes, avec pour chacune à un appareil différent. Dans le premier appareil, WAMAB, un poste de lavage avec bassin de décantation, s’effectue (comme son nom l’indique) le dépôt par sédimentation des matières en suspension. L’eau qui en sort, déjà partiellement purifiée, est traitée ensuite dans la station de séparation Color Free. Ce deuxième module a la même fonction que les « nettoyeurs rouleaux » de Vip Tools. Un agent de coagulation (de la bentonite) y est ajouté pour agglomérer les derniers résidus en suspension, comme le montrent les photos ci-dessous.
Des extraits des catalogues STOCH et VIPTOOLS sont en fichiers joints.
Dans les deux cas :
- le matériel n’est pas considéré comme portatif. Sur chantier, les brosses et rouleaux souillés sont placés dans des sachets spéciaux et ramenés à l’atelier pour nettoyage.
- les appareils nécessitent un entretien régulier sous peine de dégager une odeur difficilement comparable à celle d’un pré fleuri. Un additif pour diminuer les odeurs d’ailleurs est prévu.
- les résidus coagulés seront repris par une entreprise agréée pour la collecte de ces déchets qui délivrera un certificat.
Faire intégrer par les stagiaires des gestes respectueux de l’environnement et les sensibiliser aux différences régionales de la réglementation me paraît important.
* Attention, la législation environnementale est régionale. L’article source se base et cite les dispositions légales prises en Région Flamande (VLAREM I et II)
Sources :
- « NETTOYER LES BROSSES A PEINTURE EN RESPECTANT L'ENVIRONNEMENT », Bart Desanghere, Newsletter Décoration du mardi 11/01/2011 14:42, www.decosite.be
- STORCH, le programme complet, catalogue Avt-Nr H 00 24 07, pages 130, 131 et 140 (y compris source des illustrations)
- SIGMA Service Center, l’Esprit SIGMA, catalogue 2010 - 0110/1,8K/PPG, page 13-75