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2012 – Monde : l'Agence internationale de l'Energie (AIE) pense que la consommation de charbon devrait atteindre celle du pétrole en 2017 et la dépasser dans 10 ans. Le charbon n’est-il pas considéré une source d’énergie très polluante ?
2012 – Belgique : les 4 ministres de l’énergie viennent de recevoir le rapport « Vers 100% d’énergies renouvelables en Belgique à l’horizon 2050 ». L’hypothèse est-elle crédible ?
Historique
2011 : Les ministres de l’énergie (fédéral et régionaux) sollicitent de scientifiques, experts en prévision et développement durable*, une étude sur le recours exclusif à des sources 100% renouvelables pour répondre aux besoins énergétiques belges d’ici 2050.
2012 : Le rapport est déposé, en décembre. Les auteurs tiennent toutefois à signaler que le contenu de cette étude n’exprime que leur opinion et, pas nécessairement, celle des autorités belges, régionales et fédérales.
Que nous livre cette étude ?
- un « scénario de référence » (= subvenir à la consommation belge d’énergie primaire uniquement à partir de sources variées d’énergie renouvelable) et, à partir de là, différentes propositions sur la modification du modèle énergétique, appelées « trajectoires d’évolution ».
- les contraintes et/ou les conséquences énergétiques, technologiques, financières et sociales
Quels sont les grands constats ?
→ Les besoins en énergie primaire auront tendance à diminuer (équilibre de l’offre et de la demande, meilleurs rendements de conversion, ...).
→ L’énergie est avant tout électrique, d'origine diverse : biomasse, photovoltaïque, éolien, géothermie, ... Compte tenu des contraintes propres aux sources (intermittence, surface disponible, ...), l’étranger apporterait l’appoint, si nécessaire, en utilisant au mieux le potentiel des smartgrids.
→ Avec l’augmentation de la production locale, la dépendance énergétique de la Belgique diminue : moins d’importations.
→ Si le coût de l’énergie continue d’augmenter, la production de gaz à effet de serre (GES) diminue, et la qualité de vie s’améliore (qualité de l’air et santé).
→ Des emplois naissent de la mutation du paysage énergétique belge : 20 à 60 000 d’ici 2030.
Comment impulser le changement ?
Pour réussir, le changement a besoin d’une volonté politique organisée et coordonnée :
→ établir des priorités
→ investir dans la recherche
→ développer de nouvelles technologies
→ soutenir les investissements
→ pérenniser la diminution de la consommation (PEB, ...)
→ changer l’organisation de la production industrielle et, par conséquent, du travail
→ prévoir une période de transition
→ ...
L’hypothèse est-elle crédible ?
Elle est envisageable à tout le moins, même si de nombreuses questions restent encore ouvertes en matière de ressources, stockage, localisation, rendement, capacité, coût, ...
Et la formation ?
Pour la R&D, l’étude mentionne que : « Pour voir de nouvelles technologies émerger, il faudra également s’appuyer sur la qualification du capital humain. Un des enjeux de la transition énergétique vers 100% d’énergie renouvelable consistera notamment à assurer l’adéquation entre qualifications disponibles et compétences requises. »1
La mise en œuvre de ces nouvelles technologies nécessitera un nouveau savoir-faire : une opportunité de carrière ou de reconversion. La formation aura aussi un rôle à jouer dans la réussite du déploiement d’un plan de cette ambition... sujet à surveiller.
* le Bureau fédéral du Plan (BFP), l’Institut de Conseil et d’Etudes en Développement Durable (ICEDD) et le Vlaams Instelling voor Technologisch Onderzoek (VITO) réunis en partenariat