illustration-pretexte-reutilisation-radiateur-portes-parquet

Ce programme est celui du projet européen Interreg NWE Facilitating the Circulation of Reclaimed Building Elements mené par des Belges, des Français et des Anglais.
Son objectif ? Développer une méthode pour identifier, dès avant la démolition, les matériaux récupérables, en assurer la traçabilité et exploiter leur potentiel.

Un guide, premier livrable d’abord sorti en anglais, vient d’être traduit en français et en néerlandais.

Le guide

L’ouvrage décrit la méthodologie à mettre en œuvre pour repérer et tracer un maximum d’éléments de construction aptes au réemploi, plutôt qu’au recylage, avant l’intervention de démolition. Le recyclage procède la plupart du temps d’un traitement (broyage, …) alors que le réemploi conserve au matériau son usage initial. La valeur ajoutée est énorme alors que dans nos régions un seul petit pourcent des éléments de construction bénéficie de cette opportunité.

Le guide permet d’apporter une réponse structurée et documentée aux traditionnelles questions : qui, quand, quoi, où, comment, pourquoi. Il est accompagné d’une check-list de collecte d’informations sous format exel. Elle permet d’éditer un inventaire des matériaux : identification, description, situation, potentiel.

Attention, il s’agit d’une version beta. La méthode déjà très complète sera confrontée aux problématiques rencontrées sur le terrain lors de projets pilotes dans les 3 pays partenaires pour être affinée en fonction des résultats obtenus. La version finale est annoncée pour fin 2021.

Le guide est disponible sur le site du projet (il faut chercher un peu) et peut être téléchargé en pdf avec sa grille moyennant une petite formalité ... à vous de choisir :

  1. refuser de donner votre avis par tous les moyens et manquer une occasion d'influencer concrètement et facilement l'avenir de la réutilisation dans votre région.
  2. accepter l’enregistrement de votre adresse e-mail dans le seul but que votre avis sur ce document particulier puisse être pris en compte (maximum 3 e-mails dans les 18 prochains mois).

Mais rassurez-vous, dans les deux cas, vous pourrez accéder au fichier. Et, ne culpabilisez pas trop en cas de refus, si vous êtes abonné à ses courriels, Bruxelles Environnement ne manquera pas de vous donner des nouvelles.

Le projet

Le projet, initié en 2018, prendra fin en 2022. Il va mettre sous le feu de projecteurs les acteurs de l’économie circulaire et leurs activités afin d’augmenter à la fois la quantité d’éléments réemployés (+ 50 %) et leur circulation sur le territoire d’ici 2032 .

A travers des initiatives innovantes, il a pour ambition de structurer des partenariats à l’échelle internationale et d’élargir le rayonnement des circuits en s’appuyant sur des initiatives locales réussies pour :

  • augmenter la visibilité des acteurs et développer la filière de la collecte au réemploi ;
  • leur donner accès à des chantiers plus importants ;
  • intégrer ces nouveaux comportements « en douceur (...) dans les pratiques et politiques de terrain » .

A terme, le projet produira, notamment :

  • un annuaire en ligne de plus de 1500 opérateurs spécialisés dans la réutilisation ;
  • la méthode d'audit de pré-démolition pour les éléments réutilisables accompagnée de 4 méthodes innovantes de spécification pour les produits recyclés.

 

Les partenaires

Les partenaires du projet sont des acteurs aux compétences reconnues dans leur pays respectifs et à l’international. Pour certains d’entre eux, le recyclage fait partie du coeur même de leur métier. Faisons-leur confiance pour la rédaction de l’outil final dont la version provisoire démontre déjà une approche qualitative de haut niveau.

En Belgique

  • Bruxelles Environnement est l’administration en charge de l’environnement (au sens large) et de l’énergie en Région de Bruxelles-Capitale, anciennement connue sous le nom d’Institut Bruxellois pour la Gestion de l'Environnement (IBGE). Elle mène des actions de formation, d’information et de sensibilisation, octroie les permis d’environnement et assure le contrôle, participe aux planifications sectorielles et urbanistiques, apporte son aide aux entreprises pour le volet de leurs obligations environnementales.
  • Le Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC) est un institut de recherche fondé à l’initiative du secteur (en 1959) pour en améliorer la compétitivité grâce à des activités de veille, de recherches, de développement de l’innovation, de formation et d’information, d’audit, de soutien tant technique qu’organisationnel, … et ce, par le biais d’une équipe pluridisciplinaire.
  • La Confédération Construction  est une organisation professionnelle sectorielle fondée en 1946 et qui représente aujourd’hui plus de 15.000 entrepreneurs actifs. Elle a comme objectif de représenter, défendre et soutenir les intérêts de ses membres, de toutes tailles et métiers à travers la formation, le conseil et la promotion du secteur.
  • Rotor est une asbl bruxelloise qui depuis 2005 mène, entre autre, une réflexion coopérative autour du réemploi des matériaux de construction à travers des projets d’architecture et de design d'intérieur, des recherches, des expositions, des livres, un partage d’expertise, de services et l’émission de propositions de politiques. En 2016, elle a également lancé une interface de vente de matériaux de récupération réutilisables.

En France

  • Bellastock est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif d’architecture centrée sur l’économie circulaire dans la construction à travers le réemploi de matériaux et une réflexion sur l’urbanisme de transition. Elle explore une architecture expérimentale et innovante, participe à des recherches, organise des formations, développe un mode constructif alternatif.
  • Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) : est le pendant français du CSTC, à la différence qu’il s’agit d’un établissement à dotation publique (et non sectorielle) complétée comme pour le CSTC par les revenus de ses activités commerciales de recherche, d’expertise, de technologie, de publication, ...

Au Royaume-Uni

  • Salvo Ltd est une société commerciale à l'origine d'un répertoire de revendeurs de matériaux de récupération (1991), épaulé par la suite par un magazine, un site web et finalement un salon dès 1997. Les fondateurs la présentent comme une interface entre vendeurs et acheteurs, spécialisée dans la récupération de matériaux provenant de la démolition de bâtiments mais aussi de jardins, ainsi que des antiquités. Au-delà de l’objectif commercial, elle vise la diminution de la mise en décharge, la sensibilisation à l'artisanat historique et la lutte contre le vol.
  • L'Université de Brighton est le partenaire académique du projet. C’est une université publique du Sud de Londres. Forte de plusieurs campus, elle propose de larges domaines de formation dont l’architecture, le design, l'ingénierie et l'environnement. Elle accueille plus de 20 000 étudiants tant anglais qu’étrangers et a noué de nombreux partenariats internationaux.

 

 

 Sources :
- Courriel Bruxelles Environnement 12/05/2020
- « Un guide pour l’identification du potentiel de réemploi des produits de construction », 24/04/2020, environnement.brussels
- www.nweurope.eu
- environnement.brussels
- www.cstc.be
- cms.confederationconstruction.be
- rotordb.org
- www.bellastock.com
- www.cstb.fr
- www.salvoweb.com
- www.brighton.ac.uk
Source de la photo utilisée à titre d’illustration : pixabay.com (by Tama66 - CC0 Public Domain - Libre pour usage commercial - Pas d'attribution requise). Son utilisation n'engage en rien l'auteur sur un soutien ou un entérinement éventuel du contenu de l'article.