- Les bâtiments patrimoniaux sont souvent (et erronément) considérés comme de véritables passoires énergétiques.
- Les projets de rénovation demandent une approche très réfléchie de la réglementation PEB. Les situations sont parfois tellement complexes qu’une dérogation s’impose.
Peut-on pour autant considérer qu’ils ne sont pas durables ?
Tout dépend de l’angle d’approche...
Quoi que l’on puisse en penser au premier abord, le bâti historique, intrinsèquement pérenne, témoigne de caractéristiques appréciables que l’on ne retrouve pas/plus nécessairement dans les constructions contemporaines.
→ L’exploitation des ressources locales
Les matériaux utilisés proviennent le plus souvent de la région. Ils sont construits avec une économie de moyens. Par exemple, le bilan CO2 des mortiers à la chaux est meilleur que celui du ciment.
→ Le recours à l’économie circulaire.
Les matériaux sont réemployés. Il est courant de retrouver, dans d’autres architectures, des éléments de monuments disparus. Les analyses du cycle de vie (ACV) sont souvent très positives. Lors de ses interventions, la DG04 privilégie d’ailleurs la restauration des éléments à leur remplacement. Les châssis en sont l’exemple parfait.
→ Des qualités bioclimatiques.
L’importante inertie thermique des bâtiments anciens régule leur atmosphère intérieure avec un impact direct sur leur consommation d’énergie. Elle optimise les consommations, limite les surchauffes, voire les évite, atténue les brusques différences de température. Ce bon comportement est rendu possible, entre autres, par l’épaisseur des murs, le nombre réduit d’ouvertures et le choix de l’orientation. Le confort intérieur est amélioré par la migration de la vapeur d’eau à travers les parois. Leurs matériaux sont en effet perspirants ... autant de qualités que l’on retrouve dans l’architecture bioclimatique, une architecture considérée comme hautement durable.
Bref, notre patrimoine est non seulement un trésor mais aussi « un modèle de développement durable »... Et, peut-être, a-t-il encore de précieux et durables secrets à nous révéler !
Source : « La PEB dans le Patrimoine – aspect réglementaire », Pascal Delhaye, Architecte, Attaché, DGO4 Département du patrimoine - Direction de la Restauration du patrimoine, présenté par Raphaël Pilette, Architecte, Attaché de la même Direction, lors du Colloque « Evolution et avenir du patrimoine wallon » organisé par la Confédération Construction Wallonne (CCW), l’Institut du Patrimoine Wallon (IPW) et le Service Public de Wallonie (SPW DG04), 12/09/2014, Moulin de Beez – Namur
Source de l’illustration : G. Focant © SPW
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