De plus en plus de Brabançons veulent tenter l’aventure de l’habitat groupé. Si les espoirs sont grands, la concrétisation des ambitions s’avère compliquée. Seul un habitat groupé sur dix voit le jour en Wallonie. Altera Projects a été mis sur pied il y a deux ans pour tenter d’accompagner et de conseiller au mieux les personnes intéressées par cette forme d’habitat. Dont quelques projets en Brabant wallon.
Une vraie ruche. Sept logements, des espaces communs, un coworking, des salles de conférence, des formations, des ateliers, des potagers, des cours de yoga et même un atelier de réparation de vélos. Installé dans une ferme en carré brabançonne, à Ottignies, l’Arbre qui Pousse est un lieu hybride, sorte de carrefour des transitions où se croisent quotidiennement des artisans, des maraichers, des formateurs, des apprentis, des entrepreneurs et donc une quinzaine d’habitants. Il s’agit du premier dossier mené à terme par Altera Projects, une petite entreprise spécialisée dans la conception de lieux de vie « durables participatifs, conviviaux et solidaires ». « Notre objectif est de guider et d’accompagner des personnes qui souhaitent développer un projet commun d’habitat groupé, explique Olivier Cappelle, qui s’est lancé dans cette aventure en compagnie de son épouse Émilie Marchandise. On se veut un catalyseur de projets de cohousing. Nous apportons donc notre expertise dans des domaines variés tels que la conception collaborative, le montage juridique et financier, l’adhésion ou encore la gouvernance partagée. » Le concept est à la mode, la demande importante. L’idée de vivre à plusieurs de manière à expérimenter un autre quotidien séduit de plus en plus. « Nous recevons deux demandes d’information par semaine, relève Olivier Cappelle. L’engouement est énorme. Il y a environ 120 personnes sur notre liste d’attente. Elles espèrent s’insérer dans un habitat groupé que nous encadrons. »
Un noyau dur de quatre ou cinq unités
Altera Projects accompagne quatre projets pour le moment. À Couvin, Villers-la-Ville, Tournai et dans un endroit encore à déterminer (pour un groupe d’une dizaine de médecins). Des dossiers aux motivations diverses. « Il y a des groupes déjà constitués et d’autres qui possèdent un noyau dur. Certains ont déjà un terrain, d’autres cherchent la perle rare. Les possibilités sont multiples. L’idéal pour se lancer dans un projet d’habitat groupé est d’avoir un noyau fort de quatre ou cinq couples ou familles. Le groupe se complètera par la suite. Être encadré est très important. Beaucoup échouent. Selon les dernières statistiques de l’asbl Habitat & Participation, seulement un projet sur dix voit le jour. Sans les outils adéquats, on peut vite perdre un an ou deux en discussions ou tergiversations diverses. Ce qui laisse alors l’opportunité à des promoteurs immobiliers de mettre la main sur le terrain convoité. » Le duo a lancé son activité il y a deux ans. L’équipe devrait s’étoffer dans les prochains mois, vu la demande. « Il n’y a pas eu d’effet lié au Covid. J’observe par contre plutôt un effet lié à la solitude croissante de plus en plus présente dans la société. Les profils des candidats sont en tout cas variés : des jeunes couples, des familles avec enfants ou des plus de 65 ans. Pour réussir, nous estimons qu’il faut un minimum huit unités. Soit entre 10 et 15 unités en moyenne. Si la taille est trop réduite, le groupe risque de vaciller au moindre départ. »
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Cet article a été publié dans la revue Espace-vie du mois de mai 2021 (302), de la Maison de l'urbanisme du Brabant wallon.
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