Imprimer
Affichages : 2452

L’asphalte est un produit phare de l’économie circulaire, qu’il incorpore des déchets dans son cycle de fabrication ou qu’il soit directement recyclé.

En voici encore deux exemples, le premier en Australie avec du toner, le second en France avec de l'auto-recyclage. 

Australie

Au constat qu’il reste toujours du toner non utilisé dans les cartouches usagées, que ces déchets sont abondants et potentiellement dangereux, le recyclage est une opportunité réellement durable. Plusieurs solutions existent : les cartouches deviennent du mobilier urbain, du matériel de bureau, … Deux entreprises ont fait le choix d’intégrer le toner dans la fabrication d’asphalte.

Close the Loop (CtL) est une société internationale avec son siège en Australie (et pour la petite histoire : avec une implantation en Belgique pour l’Europe via le rachat de Clozdloop BVBA). Elle est spécialisée dans les solutions de récupération de consommables d’impression et autres imageries. En partenariat avec Downer EDI Limited, importante entreprise d’infrastructure également australienne, elle a conçu un circuit de recyclage du toner via la fabrication d’asphalte. Lorsqu’il est récupéré sous forme de déchets (résidus dans des cartouches usagées, cartouches déclassées, …), il intervient dans à la composition d’un asphalte bas carbone commercialisé sous le nom de TonerPave™. Le produit n’est pas récent ce qui permet d’avoir un recul sur son comportement en situation. Il continue de séduire les donneurs d’ordre qui le considèrent comme un revêtement d’excellente qualité, résistant bien aux dilatations dues aux amplitudes thermiques. Les partenaires annoncent plus de 1000 km de voirie déjà été réalisées et l’intérêt pour le produit ne cesse de grandir. Ce petit film d'animation (en anglais) en présente le principe. 

Des filières contractuelles de récupération se sont organisées comme avec Fuji Xerox Australia ou Toshiba dont les déchets de toner sont envoyés directement pour la production du TonerPave®.

France

Une solution dont il est fait état récemment en France est l’auto-recyclage d’asphalte. Plutôt que d’essayer d’y incorporer divers ingrédients issus des filières de recyclage (mégots, marc de café, toner, …), Eurovia, filiale du groupe international VINCI, spécialisée dans la conception et réalisation d’infrastructures routières, a préféré travailler avec la couche qui venait d’être rabotée. Le traitement s’effectue dans une unité mobile industrielle où l’enrobé est trié et régénéré, notamment par l’adjonction d’un liant pour garantir sa cohésion.

Le recyclage d’enrobés à chaud, lui-non plus n’est pas nouveau, mais l’intérêt de ce procédé est la fabrication sur le lieu de prélèvement. L’unité de traitement se déplace le long du chantier alors qu’habituellement, les enrobés sont envoyés vers le site de recyclage avant d’être ramenés vers un chantier et ce, avec des volumes de production limités. Cette opération innovante est plus rapide et l’impressionnante - voir la vidéo, ci-dessous, dans le tweet de Mickaël Bosredon - unité industrielle peut produire jusqu’à 400 tonnes d'enrobés recyclés par heure, soit de quoi alimenter des chantiers d’importance. Actuellement, la méthode a été testée sur 1 km d’autoroute près de Bordeaux fin 2018. Mais tout laisse supposer qu’elle sera promise à un bel avenir.

 

 

  

Sources :
- « Sydney recycle les toners usagés pour en faire des routes », La Rédaction, 26/11/2018, www.enviro2b.com
- closetheloop.co
- « Eurovia expérimente le premier enrobé 100% recyclé sur l'autoroute A10 en Gironde », 09/10/2018, www.usinenouvelle.com
- « Gironde: Le premier kilomètre d’autoroute 100% recyclé a été inauguré sur l' A10 », Mickaël Bosredon, 09/10/18, www.20minutes.fr
Source de la photo utilisée à titre d’illustration : pixabay.com (by OpenClipart-Vectors - CC0 Public Domain - Libre pour usage commercial - Pas d'attribution requise). Son utilisation n'engage en rien l'auteur sur un soutien ou un entérinement éventuel du contenu de l'article.