Pseudomonas_aeruginosa_infection_oeilRésumé de l’épisode 1 : Des experts allemands publient un rapport. La revue L’Entreprise en fait son dossier thématique du mois de novembre 2010. Le formateur a un devoir d’information. 

Episode 2 : Pseudomonas, discrète en Belgique. Pourquoi ? 

Excepté ce dossier, les informations relatives à Pseudomonas sont rares.

Au contraire de la légionelle, la déclaration des incidents n’est pas obligatoire.

Contrairement à la légionellose reprise au niveau de la liste des maladies à la déclaration obligatoire, les maladies induites par Pseudomonas aeruginosa ne font l’objet d’aucune exigence particulière. 

De plus, sa détection n’est pas reprise dans les batteries de tests classiques réalisés pour le contrôle des eaux de distribution. Elle ne fait l’objet d’une recherche spécifique que lorsque surviennent des crises suffisamment graves dont la source n’a pu être identifiée par les tests initiaux.

Dans les piscines par exemple, bien que sa recherche soit systématiquement dans l’eau du bassin, elle n’est pas exigée pour toutes les autres eaux (douches, sanitaires,...). Les détections sont effectuées par différents laboratoires, privés ou publics.

La présence de Pseudomonas étant particulièrement nuisible dans les hôpitaux, ceux-ci procèdent souvent à l’autocontrôle de leur installation. L’information qui leur permet de mettre en œuvre des actions correctives en cas de problèmes reste bien souvent réservée à la littérature scientifique. 

Comment survient la contamination ?

La contamination est accidentelle : rupture de canalisation, pertes dans une installation, interventions sur l’installation, absence de clapet anti-retour, vieillissement de l’installation, reflux d’eaux usées, contact eau de pluie/eau de distribution, inondations, … Contrairement à certaines bactéries qui, en dehors de leur milieu, meurent rapidement comme E. Coli ou qui demandent des conditions spécifiques pour se développer, comme la légionelle, Pseudomonas n’est pas difficile  Une eau à 4° lui convient déjà. Elle se contente de peu puisqu’il est déjà arrivé d’en retrouver dans de l’eau distillée ! Sans facteur limitant, la bactérie prolifère, essaime et s’installe dans les biofilms de l’installation contaminée. 

Elle trouve dans les hôpitaux un terrain de prédilection. Moins féroce que la légionnelle, elle est cependant à l’origine d’infections, notamment pulmonaires, urinaires, oculaires, …., voire de septicémies  et présente une multi-résistance aux antibiotiques. Cette bactérie fait donc partie du lot des bactéries à l’origine des maladies nosocomiales En Belgique, grâce à la campagne menée contre l’usage abusif des antibiotiques, une amélioration a pu être constatée. Pour certains malades, elle reste néanmoins particulièrement dangereuse : les grands brûlés, les patients immunodéficients ou encore ceux atteints de muscoviscidose.

La lecture de ces données montre que le devoir d’information du formateur reste essentiel.

Mais quel contenu va-t-il transmettre ? ... (à suivre)  

Article rédigé grâce à l’aimable assistance de Madame Nadine BURLION, laboratoires d'analyse - Cellule " Microbiologie ", Institut Scientifique de Service Public (ISSEP) - Liège 

 

Sources :

  • « Hygiène de l’eau dans les installations résidentielles », Arbeitskreis Trinkwasserinstallation & Hygiene, Constatations d’experts allemands, L’Entreprise, n°871, novembre 2010, pages 44-47
  • « Prévention et lutte contre les Pseudomonas aeruginosa dans les réseaux d’eau sanitaire », Jacques Naitychia, ancien Gestionnaire des risques dans les réseaux sanitaires à l’Assistance plublique-Hôpitaux de Paris – Société Isagua Concept, septembre-octobre 2008) TH711, www.hopital.fr, consulté le 12/01/11
  • « Signalement des infections nosociomiales à Pseudomonas aeruginosa, France, Août 2001-juin 2006 », Nathalie Nicolay, Jean-Michel Thiolet, Daniel Talon, Isabelle Poujol, Claude Bernet, Anne Carbonne, Catherine Dumartin, Isabelle Raclot, Hélène Sénéchal, Laurence Bouraoui, Bruno Coignard, Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°30-31 du 22 juillet 2008, Institut de Veille sanitaire, pages 261-364, www.invs.sante.fr consulté le 12/01/11