Le bambou, plante volo
ntaire aux origines exotiques, est de plus en plus présent dans nos jardins. Toutefois, il ne s'en contente plus!
Fort de sa réputation de matériau "écologique", il compte bien se faire ouvrir les portes de nos habitations.
Mais avons-nous raison de laisser entrer ce visiteur qui vient de loin?
Produit principalement en Chine, le bambou est la nouvelle coqueluche du design intérieur. L'image "nature" qu'il véhicule n'étant certainement pas étrangère à cet engouement.
Il connait un succès grandissant, notamment sous la forme de parquet. Et ses qualités" écologiques" ne sont pas les seules à séduire: résistance aux chocs et à la compression, facilité d'entretien, qualités esthétiques, ...
Cependant, le bambou est-il véritablement une matière première écologique?
Certes, il possède d'indéniables atouts: il pousse vite, est peu sensible aux parasites et n'a donc pas ou peu besoin de pesticides. Considéré comme une plante et non comme un arbre, il produit pourtant un bois dur et stable. Il repousse seul, sans besoin d'attention, sans qu'il soit nécessaire de le replanter.
Mais qu'en est-il exactement de sa transformation?
Car il suffit de regarder un bambou pour se rendre compte qu'il n'est pas utilisable tel quel !
Dans le cas du parquet, il y lieu de transformer des tubes, parfois longs de plusieurs mètres et d'une dizaine de centimètres de diamètre, ... en planches de bois.
Comme tout matériau, le bambou a donc aussi son empreinte écologique. La fabrication du parquet en bambou est très énergivore et très polluante.
Le bambou est d'abord coupé en fines lamelles. Ces lamelles sont ensuite trempées et nettoyées dans un bain d'eau bouillante contenant du peroxyde d'hydrogène. Pour finir, elles sont assemblées avec une colle pétrochimique avant d'être vernies puis séchées. Et lorsque l'on dit vernies, c'est vernies sur les 6 faces. Car le bambou a un autre point faible, il absorbe l'humidité et présente donc des risques de déformations... surtout s'il est placé dans une salle de bain.
Au regard de ceci, il serait donc tout à fait normal de s'interroger sur l'impact que peuvent avoir ces produits sur la santé. Les composés organiques volatiles, présents dans les colles et les vernis, ainsi que l'acide acétique, au fort pouvoir irritant, qui est utilisé pour limiter l'absorption d'humidité, sont-ils dangereux?
Par ailleurs, le fait que le bambou provienne majoritairement de Chine peut également influencer le caractère "vert" que l'on confère au matériau. Bien sur, on pense que le seul désavantage de cet éloigement réside dans la pollution qui résulte du transport. Mais ce n'est pas tout! La Chine offre très peu de droit de regard sur ses entreprises. Les fabricants traitent-ils leurs effluents toxiques avant de les rejeter? La récolte du bambou se fait-elle légalement? En respectant des quotas? Des terres agricoles et des fôrêts ne sont-elles pas remplacées par des plantations de bambou menaçant ainsi la biodiversité? Et que sait-on des conditions de travail?
Autant de questions qui vous feront peut-être réfléchir le jour où vous envisagerez de placer du parquet en bambou dans votre habitation.
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