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Avec le projet Optivent, le CSTC a lancé une campagne de mesures dans une quarantaine de logements. Les équipes ont réalisé, sur site,  des mesures de débit, d’acoustique (niveau de bruit dans les locaux), de consommation électrique, d’efficacité de la récupération de chaleur, ... et toute une panoplie d’analyses microbiologiques. Quelques constats :

 CSTC_Systemes_de_ventilation_A_B_C_D_schema

 

→ Débits

En moyenne, les résultats sont assez bons sur l’ensemble de l’échantillon mais

  • quelques exceptions de débit anormalement faible sont constatées ;
  • les débits ne sont pas bien équilibrés dans les différents locaux (chambre, sanitaire, ...).

→  Rôle des utilisateurs

Ils règlent, pour la plupart, leur groupe sur la position 1, la plus faible. Certaines installations sont même à l’arrêt (bruyant, énergivore, ...). Aucune n’était au 3. Les critères décisionnels restent très subjectifs. L’investissement consenti n’était pas négligeable. Or leur système, même s’il fonctionne, ne sert pas à grand-chose.

→    Développement microbiologique

Un petit rappel : Les sources de moisissures sont souvent à l’extérieur sauf s’il y a une source d’humidité dans le bâtiment. Pour les bactéries, c’est l’inverse. Elles proviennent des occupants, des animaux de compagnie, ... Il y a de fortes variations saisonnières notamment pour  les spores de moisissures entre l’été (plus élevé) et l’hiver. D’où l’importance de comparer la teneur de l’air intérieur à celle de l’air extérieur.
Les échantillons d’air sont pris au niveau de la pulsion à la sortie du conduit dans le séjour, et comparés à l’air extérieur.
Pour le système D : Dans la majorité des mesures, le nombre de spores de moisissures à l’arrivée de l’air dans un local est inférieur à celle de l’air extérieur et ce, grâce à la présence des filtres. Ce qui montre aussi qu’il n’y a pas de sources de développement de moisissures dans le système lui-même, c’est rassurant ! Mais il y avait des exceptions.

  • Un cas particulier car le prélèvement est fait sur chantier alors qu’on vient de réaliser les plafonnages et les chapes. Quelques mois plus tard, les niveaux étaient réduits même s’il restait encore beaucoup de spores de moisissures dans l’air intérieur probablement parce qu’il restait encore beaucoup de poussières de chantier.
  • Le deuxième avec un taux de spores de moisissures très élevé et des occupants qui se plaignaient de mauvaises odeurs dans les chambres et le séjour. Le système avait été extrêmement mal conçu et installé. Les conduits sont chargés de débris, des clapets empêchent tout nettoyage, les gaines ne sont plus accessibles. La prise d’air se situe juste à côté de la bouche de rejet, impliquant une recirculation importante de l’air vicié dans le système.

Dans l’air fourni, les bactéries sont aussi en moindre quantité que dans l’air extérieur. Même si elles sont très petites, elles sont en partie retenues par les filtres car elles sont parfois fixées sur les particules plus grosses. Le rôle significatif des filtres est bien démontré.
Pour le système C : Les quantités de spores de moisissures dans l’air fourni sont beaucoup plus proches de celles de l’air extérieur, simplement parce qu’il n’y a pas de filtre.

Pour mesurer le nombre de bactéries dans l’air intérieur, l’échantillon est prélevé à l’intérieur sur la table du salon. Il est  généralement supérieur à celui de l’air extérieur. Ce qui confirme que la source des bactéries se trouve bien à l’intérieur.

Plus d’infos sur le projet : www.optivent.be

 

Source : « Qualité de l’air intérieur : impacts des systèmes de ventilation », Samuel Caillou, Bioingénieur, Chef Adjoint laboratoire « Chauffage et Ventilation » (CSTC – BE) lors de la journée de conférences organisée par le Cluster Eco-Construction et ses partenaires du projet européen Interreg IV BatiD2 sur le thème «  Santé & habitat : quelles implications pour les professionnels du bâtiment ? », le 23/10/2014 à Namur dans le cadre du salon Energie & Habitat 2014.

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