Flowers_Sunflowers_Window_Icon_by_Itzik_GurL’air intérieur est souvent beaucoup plus pollué que l’air extérieur. Il est enrichi par la présence et l’activité humaine (cuisson, douche, respiration, ...), les animaux de compagnie, les émissions des matériaux et du mobilier, ...

Plusieurs études internationales ont établi la corrélation entre le niveau de CO2 émis par les personnes dans une classe de cours/lieu de travail et la performance de ces personnes, leur concentration. S’il est important d’agir d’abord sur les sources de pollution, une bonne ventilation est néanmoins nécessaire. Sur ce point, tout le monde est d’accord. Sur la méthode, les avis divergent.

Certains, adeptes d’une « aération naturelle », ouvrent leurs fenêtres tous les matins pendant 10 min, ou encore comptent sur les fuites naturelles du bâtiment  (NB : pour faire la distinction avec les systèmes conformes à la réglementation, on préfère parler de « aération » et garder le terme « ventilation naturelle » pour le système A).

D’autres convaincus de la nécessité d’un renouvellement contrôlé, optent pour un système de ventilation conforme à la norme NBN D 50-001 (de type A, B, C ou D). L’installation d’un tel système est d’ailleurs obligatoire pour tous les bâtiments neufs et également dans certaines rénovations lourdes → En ventilation naturelle avec un système A (entrée-évacuation naturelles) ou bien en ventilation mécanique simple flux avec un système C (entrée naturelle-extraction mécanique)  ou double flux avec un système D (entrée-extraction mécaniques). Tous ces systèmes se perfectionnent pour optimiser consommation et récupération d’énergie (capteurs, échangeurs, ...).

Leur objectif n’en reste pas moins commun : assurer, aux occupants, confort et santé !

Samuel Caillou, ingénieur au Laboratoire Chauffage et Ventilation (CSTC) a récemment fait le point : quoique certains puissent en penser, les méthodes d’aération naturelle sont considérées comme inefficaces.

  • Dans tous les cas, il est impossible de maîtriser le débit d’air échangé. Il varie en fonction du vent et de la température extérieure lorsque l’on compte sur les fuites dans l’enveloppe du bâtiment. Ces fuites ne sont pas réparties uniformément, dans les locaux où la ventilation est nécessaire, comme des chambres.
  • Ouvrir trop longtemps les fenêtres refroidit le bâtiment. Les courants d’air qui se créent provoquent de l’inconfort, ... De plus, l’effet de l’ouverture des fenêtres s’estompe très rapidement (1-2 heures).
  • La solution ‘fenêtres-fuites’ n’est pas suffisamment fiable. Donc, en résumé, une situation coûteuse en énergie sans garantie d’une qualité d’air.
  • De plus, les bâtiments sont de plus en plus étanches. L’air se sature d’autant plus vite en vapeur d’eau. Non évacuée, elle se condense sur les parois froides, les ponts thermiques et provoque le développement de moisissures dont la toxicité est avérée. Elles ne sont pas toujours visibles. Elles apparaissent derrière des contre-cloisons et, ce qui est moins connu, peuvent aussi se développer dans l’isolant en cas de défaut du pare-vapeur. »

C’est pourquoi il vaut mieux recourir aux systèmes de type A, B, C ou D.

 

Source : « Qualité de l’air intérieur : impacts des systèmes de ventilation », Samuel Caillou, Bioingénieur, Chef Adjoint laboratoire « Chauffage et Ventilation » (CSTC – BE) lors de la journée de conférences organisée par le Cluster Eco-Construction et ses partenaires du projet européen Interreg IV BatiD2 sur le thème «  Santé & habitat : quelles implications pour les professionnels du bâtiment ? », le 23/10/2014 à Namur dans le cadre du salon Energie & Habitat 2014.
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