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On pense fréquemment et à tort que le géothermique de basse (50-90°), moyenne (90°-150°) et haute température (plus de 150°) est l'apanage des pays où, suite à des bouleversements géologiques, existe une activité géothermique naturelle en surface (comme les geysers en Islande). La province du Hainaut, et singulièrement la région de Mons, fait oeuvre pionnière pour démontrer qu'il n'en est rien et ceci depuis la fin des années '70.

© Atlas of Europe, Hermann Haak

 

 

Nous connaissons tous maintenant les systèmes de pompes à chaleur couplés à un réseau de canalisation enfoui à faible profondeur. Il s'agit du géothermique de très basse température (10°-12°). L'énergie géothermique profonde est cependant accessible partout sur le globe. La température du manteau terrestre augmentant en moyenne de 3 degrés par 100 mètres.

Fin des années '70, le service géologique de Belgique réalise un premier forage profond dans la région de Saint-Ghislain pour mieux en comprendre les anomalies stratigraphiques. A 2500 mètres de profondeur, le trépan perça une poche emplie d'une eau à 73C°. Les facultés polytechniques de Mons, sous l'égide du professeur Yves Quinif et l'IDEA ont alors planché sur l'utilisation qui pourrait être faite de cette énergie durable (bien que techniquement non-renouvelable mais en tout cas inépuisable à l'échelle de l'humanité). En 1980 et 1982, deux nouveaux puits profonds sont creusés à Douvrain et à Ghlin. Depuis 1986, le forage de Saint-Ghislain alimente une centrale de chauffe procurant son énergie à trois complexes scolaires, une piscine et 355 appartements. Cette seule installation permet d'économiser 2,3 millions de m³ de gaz et exonère la planète de 5400 tonnes de CO²/an!

A terme, ce ne sont pas moins de 8 forages qui seront en activité dans la région (dont celui de Douvrain qui sera prochainement remis en exploitation en vue d’alimenter la clinique Louis Caty à Baudour, et celui de Ghlin qui alimentera une zone d’activité économique). Le premier des 5 nouveaux forages débutera fin 2012 à l’ouest de Mons (derrière la gare).

Alain Rorive, Ingénieur principal de l’IDEA explique que ces forages sont pris en charge à hauteur de 50% par les pouvoirs publics (un forage coûte environ 4 millions d’euros) faisant de la géothermie profonde une énergie réellement compétitive par rapport aux énergies fossiles, le tout pour le plus grand bénéfice de la planète.

Voir aussi cet autre article pour plus d'informations

Sources : Jean-Paul Vankeerberghen, FNRS news, n°89, juin 2012, P20-21, « Profiter de la chaleur de la terre ».