annonce_bonne_affaire_pixabayConversation entre un formateur et un délégué commercial.

Intéressant l’échange entre ces hommes de terrain. Sans s’en rendre compte, ils veillent. Leurs propos viennent confirmer des tendances. Deux exemples de recoupements d’informations.

La bonne affaire

Acheter ses matériaux à l’étranger permet parfois de réaliser une bonne affaire ... à première vue. Il ne faut pas creuser bien loin pour se rendre compte que la réalité peut se révéler toute autre. L’exemple dont il était question portait sur les blocs de béton cellulaire. Les caractéristiques des blocs peuvent changer selon le pays de fabrication. Ainsi celui qui n’y prête pas trop attention commandera, hors frontières, un bloc de 20 deux fois moins cher – Une bonne affaire ! - sans s’apercevoir qu’il est deux fois plus lourd que ceux distribués en Belgique. Lorsque le certificateur PEB en demande la fiche technique, c’est une autre histoire. L’acheteur sollicite le fabricant qui la lui fournit, très probablement. Mais il y a une différence ... Vu la densité du bloc, sa conductivité thermique est moins bonne. Atteindra-t-il les performances énergétiques calculées pour le bâtiment ? Une bonne affaire ?

Cet exemple est corroboré par celui des pierres étrangères. Nos espaces publics se pavent d’une pierre dite ‘bleue’ dont les qualités sont bien loin de celles de la pierre locale du même nom. Quelques mois suffisent parfois pour voir l’ouvrage totalement dégradé. Un effet secondaire des adjudications, marchés publics où l’offre la moins chère l’emporte pour peu qu’elle soit régulière et conforme. Une situation souvent rappelée par les experts lors des colloques.

Le net a ouvert d’autres voies commerciales. En France, ce sont les artisans du bâtiment qui s’inquiètent de matériaux achetés en ligne. Si les prix défient toute concurrence, comment s’assurer de la qualité des matériaux ? Que se passe-t-il en cas de sinistre ? Quelle est la garantie offerte ? Les problèmes qui résultent de défauts peuvent se révéler réellement très dommageables.

 

  • Ne serait-il pas prudent de prendre en compte des critères autres que le prix et/ou le profit ? Les qualités et performances des produits ?
  • Qu’en est-il lorsque les produits sont auto-certifiés ?
  • Recommencer un ouvrage défaillant, est-ce durable ?

 

 L’auto-construction

A un autre moment, l’échange a porté sur le chiffre d’affaires. Le délégué faisait remarquer que le chiffre d’affaires généré par la vente de blocs de béton cellulaire destinés à l’auto-construction ne fait qu’augmenter. Il est vrai que ce matériau s’y prête bien. En phase actuellement avec la réglementation sur la performance énergétique, léger, facile à manipuler et à mettre en œuvre même pour un non-professionnel.

Certains fabricants ont détecté ce créneau depuis longtemps. Ils ont développé des produits adaptés comme la fourniture de kits accompagnés de plans de montage pour des installations d’électricité, de sanitaire, de chauffage, …

Sur le salon Energie & Habitat 2015, un distributeur de blocs de coffrage isolant, lui aussi, fait remarquer que son produit est apprécié des auto-constructeurs. Pour les mêmes raisons : facilité de manipulation et rapidité d’exécution.

Lorsque les Eco-bâtisseurs ouvrent leurs portes, ils sont nombreux ceux qui ont mis à la main à la pâte. Les échanges qu’on peut avoir avec les propriétaires révèlent que leur parcours n’a pas été sans embûche : choix du matériau, comparaison de prix, conditionnement, mise en œuvre, …

L’auto-construction est une tendance qui ne peut plus être négligée. Construire sa maison en kit est même devenu à la mode ! Mais ces particuliers ont-ils des connaissances suffisantes ? Trouvent-ils facilement les informations dont ils ont besoin ? Qui peut leur donner des conseils pertinents ? C’est ainsi que, de plus en plus souvent, le professionnel  est sollicité en tant que coach ou conseiller ou expert. Si la dénomination varie, le rôle qui lui est dévolu couvre un créneau déterminé.

 

  • L'auto-construction, est-elle une opportunité pour le professionnel du bâtiment ?
  • Comment sa responsabilité sera-t-elle engagée ? Le sera-t-elle ?
  • Jusqu’où aller dans le conseil ? Organiser un atelier, une formation ?
  • Ce marché permet-il une activité à plein temps ? Complémentaire ? Pour la période hivernale ou les intempéries ?
  • Faut-il conserver des chantiers pour suivre l’évolution technique ?

 

 

Sources :
- visite de Monsieur Philippe Laloux, Délégué commercial Hainaut, Xella BE sa, 08/10/2015, Châtelineau
- « L'explosion des ventes de matériaux sur Internet inquiète les artisans du bâtiment », Sébastien Chabas, 29/09/2015 18:59, www.batiactu.com
- www.brainbox.eu
- entretien avec Monsieur Frédéric Stainier, Isovariant, 15/10/2015, Energie & Habitat 2015, Namur
- www.isovariant.be
- visite au salon Energie & Habitat 2015, 15/10/2015, Namur
- « Essor de la maison en kit », 31/08/2015  21:37, France 2, www.francetvinfo.fr
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