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En revêtement de toiture, le couvreur, c’est bien connu, pose la tuile et l’ardoise, voire du zinc et des membranes, tous des matériaux inertes. Et si le vivant partait à sa conquête ?

Le vivant, c’est la toiture végétalisée. Au-delà d’une mode, c’est une solution d’avenir, durable.

Quelle toiture ?

La toiture végétalisée peut se concevoir aussi bien en version inclinée que plate, même si cette dernière est plus fréquente.

Il existe plusieurs possibilités de réalisations d’extensive à la (semi-)intensive, chacune adaptée à des situations bien particulières.

Toiture extensive

L’extensive convient, par exemple, aux reconversions, des toitures qui initialement n’ont pas été prévues pour être végétalisées. La charge sera plus faible, de 30 à 100 kg/m². Un contrôle de la capacité portante sera quand-même le bienvenu. Même si des chemins y sont tracés, la circulation sera réservée à l’entretien. Elles sont plantées, généralement de sedum, plante succulente particulièrement rustique et vivace. Les nombreuses espèces et variétés offrent une palette de couleurs et de textures aux paysagistes pour des compositions graphiques. L’ornementation n’est pas le seul atout de cette toiture. Bien que de faible épaisseur, elle capte déjà le CO2, participe à l’amélioration du confort thermique et acoustique des bâtiments et joue un effet régulateur des eaux de pluie. Quasi la moitié de l’eau reçue ne part pas à l’égout ou avec retard : la rétention de l’eau génère un effet tampon.

Toiture (semi-)intensive

Les solutions intensives, elles, doivent être prises en compte dès la conception. La surcharge peut dépasser les 400 kg/m². Les plus légères (semi-intensives) seront adaptées à la culture potagère, aux plantes de petites dimensions. Avec les plus lourdes (intensives), l’exubérance végétale est au rendez-vous. La plantation de moyennes et hautes tiges ouvre la porte à la création d’authentiques jardins avec l’aménagement de parcours de promenade, de pièces d’eau, …

La toiture végétale devient un lieu de production, de rencontre, d’échange, de détente. Outre ses nombreuses qualités, elle resserre le lien social.

Quel impact pour le couvreur ?

Si une palette de tuiles peut attendre sur le chantier pendant plusieurs mois le début des travaux, il n’en est pas de même pour les plantes. Travailler avec du vivant, c’est différent. Le couvreur sera amené à :

La pose du sedum entre dans la commande ? Il doit savoir, par exemple, que le stockage des plantes n’est pas le même que celui des matériaux classiques de couverture. L’idéal est de les mettre en œuvre dans les 2 à 3 jours. Suivant les conditions climatiques et le temps d’attente, il faut parfois penser à les arroser.

Acquérir ces nouvelles compétences passe, une fois encore, par la formation. N’est-ce pas un beau défi pour les couvreurs que d’être au cœur du vivant ?

 

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Source de la photo utilisée à titre d’illustration : visualhunt.com - Photo credit: ramson on Visual hunt / CC BY-NC-SA. Son utilisation n'engage en rien l'auteur sur un soutien ou un entérinement éventuel du contenu de l'article.