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vieillissement_population_nouvelobsLe Bureau fédéral du Plan et l’Institut national des Statistiques l’ont annoncé dans leurs dernières projections : la population vieillit. D’ici 2060, le nombre de personnes de plus de 65 ans ne va cesser d’augmenter jusqu’à représenter plus d’un quart de la population, soit plus de 3,3 millions de personnes. L’espérance de vie continuera de s’allonger pour atteindre 85 ans pour les hommes et 90 ans pour les femmes.

Les politiciens sont inquiets, la presse relaie leurs inquiétudes … comment faire face aux coûts générés par les pensions et les soins de santé ? Une autre thématique également dont on parle moins a toute son importance dans le cadre d’une politique de prévention : le logement.

Au fil des siècles, la notion de vie de famille s’est modifiée : « tous les âges sous le même toit » est devenu « chacun chez soi ». Tous n’ont pas les moyens  d’une vie en seniorie ou l’envie d’une vie en collectivité. C’est plutôt la situation inverse qui prédomine : les personnes âgées seront donc de plus ne plus nombreuses à vivre seules. 

Permettre à une personne âgée de continuer à vivre dans sa maison, c’est toute une réflexion

Dès sa conception, pour un jeune ménage, le logement peut être rendu évolutif. Une option très intéressante qui permet l’adaptabilité du logement à l’évolution de la vie. Un excellent guide a d’ailleurs été publié par un partenariat CCW, CSTC, CAWab, CIFFUL et SWL qui tient compte d’une éventuelle perte de mobilité : « Guide d’aide à la conception d’un logement adaptable ». 

Malheureusement, cette vue à long terme est rare et le parc immobilier existant dépasse largement les constructions neuves. Le logement devra donc être adapté, remodelé en fonction de nouveaux besoins : autonomie, bien-être, sécurité, soins à domicile, mobilité réduite, …  En résumé, conserver une vie de qualité chez soi

Plusieurs les métiers sont impactés par cet objectif :

Les métiers de la conception bien évidemment comme les architectes mais aussi les métiers liés à l’exécution (électricien, sanitariste, menuisier, …). Peut-être verrons-nous aussi l’apparition de nouveaux métiers : conseiller, coordinateur, … ? 

Pour évaluer la capacité d’un logement, ne faudra-t-il pas effectuer un diagnostic ? Identifier les lacunes, rechercher les solutions les mieux adaptées, déterminer les priorités, trouver les professionnels capables de faire les travaux et d’assurer les services, … 

La France, confrontée à la même problématique, a planché sur le sujet (rapport de Muriel Boulmier : « Adaptabilité du logement au vieillissement de la population : des propositions concrètes pour répondre à ce défi majeur », remis le 02/06/10 aux secrétaires d’Etat au Logement et aux Aînés). Une des pistes proposées est la mise en place de formations spécialisées sur l’adaptation des logements au vieillissement avec l’attribution d’un label aux participants, le public visé étant les artisans. Ces professionnels seraient formés à des interventions pluridisciplinaires dans les logements concernés. 

Le Conseil de l'Union européenne - Emploi, Politique Sociale, Santé et Consommateurs (Conseil EPSCO) a décidé de proposer au parlement européen de déclarer « 2012, l’Année européenne du vieillissement actif ». Du pain sur la planche en perspective. 

Sources consultées le 17/12/10: