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Le bruit est-il tellement intégré à la vie en ville qu’on ne puisse y échapper ? Pendant le confinement, la pollution sonore urbaine a diminué. Certains bruits sont devenus encore plus présents comme la sirène des véhicules d’intervention. D’autres, comme le chant des oiseaux, sont enfin devenus audibles.

Les habitants des villes doivent-ils subir le bruit ? En ont-ils seulement conscience ? Avec quelles conséquences sur leur qualité de vie, leur santé ?

Voilà le sujet sur lequel s’est penché Wilfrid Duval.

Urbaniste de formation, il s’est découvert une vocation de vidéaste urbain. Ses documentaires s’intéressent aux dynamiques qui modèlent les grandes villes du monde entier mais la métropole du Grand Paris reste son terrain de jeu favori.

Il est donc l’auteur de ce court-métrage consacré au « Grand Paris sous silence » pour lequel il a reçu le soutien de BruitParif, Centre d’évaluation technique de l’environnement sonore en Île-de-France (intégré à la fin de l'article).

Une démonstration magistrale que le bruit est toxique … mais que des solutions existent.

Les sources de bruit sont multiples : voisinage, activités, festivités, trafic automobile, ferroviaire, fluvial, aérien, ...

« Au-dessus de 80 dB (...) il faut faire attention, se protéger. » nous dit Jean Dominique Pollack, Professeur d’acoustique (Sorbonne Université - Institut Jean Le Rond d’Alembert).

Or les relevés montrent que les niveaux sonores dans le Grand Paris sont élevés et parfois même au-dessus des normes admissibles. Leur cartographie permet d’identifier les endroits les plus critiques et d’évaluer le nombre de personnes exposées. Un premier pas vers des mesures d’amélioration. Il ne traduit pourtant pas le ressenti des zurbains car les indicateurs utilisés jusqu’à ce jour ne sont pas représentatifs de l’inconfort humainement subi. Heureusement, de nouveaux indicateurs dits «  indicateurs événementiels » viennent d’être légalement adoptés et apporteront la correction nécessaire à une perception plus proche de l’expérience réelle.

Le matériel de prise de son évolue aussi. Le capteur Méduse, par exemple, qui mesure le niveau sonore comme un micro traditionne, permet de déterminer la provenance du bruit.

Technologie, législation, politique, citoyenneté, … les pistes se mettent en place pour améliorer la qualité de vie en ville car la pollution sonore a un coût, non négligeable, tant en termes d’économie que de santé.

La problématique des chantiers de construction est abordée (17:11) car ils sont généreusement générateurs de bruit et, dans le Grand Paris, les chantiers sont nombreux. Des solutions pour limiter la nuisance sont mises en œuvre : capotage et position des machines, palissades de hauteurs adaptées, … Un contrôle constant permet de déceler les anomalies et de lancer des actions correctives.

Après les chantiers, une courte réflexion sur la conception architecturale car, dans ce domaine, aussi des choix judicieux (tels matériaux absorbants en façade plutôt que réfléchissants) améliorent le bien-être de tous.

Le documentaire fait une incursion à Bruxelles (19:44) où Marie Poupé, Responsable du service Plan Bruit, présente les actions de Bruxelles Environnement et le Plan Quiet.Brussels. Elle partage avec nous son rêve d’un certificat de performance acoustique à l’image du certificat de performance énergétique.

A travers le témoignage d’experts, de gestionnaires, de victimes, … prenez le temps d’écouter le bruit du Grand Paris. Il est tellement important rendre le bruit plus visible parce que les gens ne se rendent plus compte qu’ils y sont soumis en permanence.

 

 

Sources :
- courriel Bruxelles Environnement 20/05/2020
- « Un film sur la pollution sonore à Paris… et à Bruxelles ! », 12/05/2020, environnement.brussels
- urbaparis.fr
- www.bruitparif.fr
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