L’Alliance Emploi-Environnement (AEE) est une politique inscrite au cœur du deuxième Plan Marshall (PM2.Vert). Ce dernier vise à assurer le redressement socio-économique durable de la Wallonie et à réussir la transition de l’économie wallonne vers le développement durable et la société de la connaissance.

 

« La politique AEE au sens large du terme repose sur le principe de faire de l’amélioration de la qualité de l’environnement une source d’opportunités économiques et de création d’emplois. Cette politique comporte deux volets complémentaires et indissociables : un volet environnemental et un volet socio-économique.
Les actions proposées dans le cadre de la politique d’AEE travaillent à améliorer la rencontre entre l’offre et une demande croissante. Il s’agit, d’une part, de stimuler la demande privée et publique pour un bien de meilleure qualité d’un point de vue environnemental et, d’autre part, de renforcer l’offre de services qui permettra de répondre de manière satisfaisante à cette augmentation quantitative et qualitative de la demande.
Le public cible de cette politique est logiquement l’ensemble des agents économiques qui constituent le marché, à savoir, du côté de la demande, les ménages, les entreprises privées et les pouvoirs publics ; du côté de l’offre, les entreprises actives dans les secteurs concernés par l’Alliance.»[1]
La première AEE du PM2.Vert porte sur le secteur de la construction durable. Au sein de ce dernier, on peut observer de nombreuses opportunités en termes d’amélioration des prestations énergétiques, de développement économique, d’emploi et d’accès à un logement de qualité.
La méthode de travail repose sur une dimension participative via la mise en place de groupes de travail avec le secteur. C’est dans ce cadre que la Confédération Construction Wallonne (CCW) participe à divers projets s’inscrivant dans l’AEE. Ci-dessous, vous trouverez les principaux projets dans lesquels la CCW est engagée.
Greenwal
Greenwal est le futur centre wallon exclusivement dédié à la construction durable. Il entend contribuer à la création et à la préservation d’un environnement sain, acceptable socialement et économiquement pour les générations actuelles et futures ; relever le défi de la construction durable dans tous ses aspects ; booster les secteurs de la construction neuve, mais aussi de la rénovation et des travaux d’infrastructures ; ainsi qu’établir des ponts entre la formation, la recherche et l’innovation.
Concrètement, il s’agit d’une plateforme de formation, d’information, de sensibilisation, de démonstration, de promotion de la recherche. C’est aussi un lieu de rencontre, d’échange et de guidance. Cet espace est ouvert aux entrepreneurs et à leur personnel (ouvriers, employés, chefs de chantier, etc.), aux architectes et bureaux d’études, aux fabricants de matériaux et systèmes, aux apprenants IFAPME, aux demandeurs d’emploi et aux formateurs.
Ce projet est à l’initiative de l’ Institut wallon de Formation en Alternance et des indépendants et Petites et Moyennes Entreprises (IFAPME) avec le soutien du Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC), du Centre de Recherches Routières (CRR), du Fonds de Formation professionnelle de la Construction (FFC), de la CCW et de plusieurs fédérations.[2]
Clubs d’entreprises
Les clubs sont des plateformes d’entreprises qui collaborent entre elles, s’informent, se forment et se stimulent l’une l’autre pour une meilleure performance économique, écologique et technique en alliant le principe de l’éco-construction et de la construction durable. Ils réunissent, sur un plan local, des entreprises privées, des entreprises d’économie sociale, des architectes et des fournisseurs.
Il s’agit de lieux d’animations, d’échanges et de programmation pour les entreprises/partenaires membres. Des services aux entreprises et des partenariats entre entreprises y sont discutés et organisés. Les sujets qui y sont abordés sont variés : l’innovation, la formation des responsables des entreprises, celle des chefs d’équipe et des ouvriers, l’emploi, l’organisation du travail, la coordination sur chantier, la performance énergétique du chantier, la communication, les aspects environnementaux, la performance commerciale.
Les clubs d’entreprises sont cogérés par la CCW et la SAW-B (Solidarité des Alternatives Wallonnes et Bruxelloises) en partenariat avec les clusters CAP 2020 et Eco-construction.[3]
ISOLidaire
ISOLidaire est un programme d’éducation à la Performance Energétique des Bâtiments (PEB) destiné à l'enseignement secondaire supérieur (spécialisé, technique de qualification et professionnel) avec option "construction" et aux apprentis de l’IFAPME. Il vise à former des jeunes aux techniques d'isolation des bâtiments et à les confronter à la réalité, en les encadrant à l'occasion de chantiers effectués dans des bâtiments, si possible collectifs ou sociaux, de leur environnement proche.
Ce faisant, ils intégreront dans leur formation professionnelle et personnelle, les défis et les enjeux du développement durable dans ses trois dimensions (économique, environnementale et sociale).
Ce projet est porté par Green ASBL, est mis en œuvre avec la collaboration de la CCW et du Cabinet Nollet, est soutenu par le Ministre de l’Enseignement, des réseaux d’enseignement et de l’IFAPME.
Brochure CALE
Il s’agit d’une brochure illustrative de l’action et du concept de « construire avec l’énergie ». Elle présente différentes maisons performantes énergétiquement et leurs caractéristiques (photos, indications de la réglementation de la PEB, etc.). Elle prétend montrer la diversité des réalisations et le plaisir d’y vivre.
Les maisons exposées sont des résultats de l’action CALE qui s’est déroulée entre 2004 et 2011. Le but de cette action était de préparer le secteur de la construction à l’arrivée, puis au renforcement, de nouvelles exigences réglementaires en matière de PEB. Actuellement, les primes CALE n’ont plus leur raison d’être puisque la réglementation PEB impose des normes plus strictes.
Cette brochure a comme objectif de donner l’envie aux maîtres de l’ouvrage de construire « basse énergie », en leur laissant comprendre que le concept « construire avec l’énergie » a encore du sens aujourd’hui et est accessible à tout le monde.
Le plan intégré de formations vertes
Le plan intégré de formations vertes prétend répondre aux demandes environnementales, sociales et économiques de l’AEE, et créer des opportunités d’emplois.
Les formations déterminent la capacité des entreprises à disposer de personnel adéquat et elles ouvrent des opportunités d’insertion aux demandeurs d’emploi et de progression professionnelle aux travailleurs.
Ces formations sont destinées tant aux demandeurs d’emploi, aux élèves et aux étudiants, aux travailleurs, qu’aux formateurs et aux enseignants.
Outre les modules de formations proprement dits, ce plan intègre l’information et l’orientation vers les métiers, la construction de véritables filières entre les opérateurs, notamment par le biais de la reconnaissance des acquis en fin de formation et de la validation des compétences, ainsi que la lutte contre les abandons et l’insertion dans les métiers.
Le Grand-Hornu
Le Grand-Hornu est un ancien complexe industriel minier, témoin remarquable de la révolution industrielle. Il est situé dans la commune de Boussu. La Province du Hainaut en est propriétaire. L’ASBL Grand-Hornu a l’ambition que ce site soit reconnu comme Patrimoine Culturel par l’UNESCO. Pour cela, le quartier doit être rénové.
L’ASBL a la volonté de rénover le quartier durablement et qu’il devienne un « éco-quartier ».
Un « éco-quartier » est quartier durable, autant environnementalement, socialement qu’économiquement. Il renvoie donc aux idées de performances énergétiques et environnementales en lien avec les bâtiments, de traitement de l’eau et des déchets, de la biodiversité. Il intègre aussi des considérations liées aux transports, à la densité et aux formes urbaines, mais également à une meilleure mixité sociale et fonctionnelle avec la participation de la société civile.
Ce projet est mis en œuvre grâce à un partenariat entre l’ASBL Grand-Hornu, la CCW, la DGO4 (Direction Générale Opérationnelle) – Département du Patrimoine, le Cabinet Nollet, l’IFAPME et le FOREM.
« Construire et rénover avec l’adaptabilité »
Ce projet vise à soutenir la conception et la réalisation de logements adaptables non seulement aux personnes à mobilité réduite en Wallonie mais aussi au vieillissement de la population.
Les logements adaptables s’inscrivent dans la perspective de développement durable sur ses plans environnemental, économique et social. Ils répondent aux besoins présents sans faire obstacle aux besoins à venir des occupants.
Cette action s’articule autour de plusieurs axes : l’engagement volontaire des professionnels,  l’encadrement des professionnels partenaires, l’accompagnement et la reconnaissance de projets de logements adaptables, la promotion auprès des professionnels et du grand public.
Ce projet est proposé par un consortium réunissant le secteur de la construction (CCW, CSTC, IFAPME, Centre Interdisciplinaire de Formation de Formateurs de l'Université de Liège - CIFFUL) et le secteur associatif spécialisé en accessibilité (Collectif Accessibilité Wallonie-Bruxelles - CAWaB). Il est développé en partenariat avec le Ministre wallon du Logement et le Ministre wallon de l’Action sociale.
« Réemploi »
L’objectif de ce projet est le développement d’une filière axée sur la réutilisation et le recyclage de matériaux de construction avec une attention toute particulière à la déconstruction sélective et qualitative de matériaux.
La fabrication des matériaux, leur mise en œuvre et leur démolition entraînent  une production de déchets non négligeable. La plupart de ces déchets sont valorisables mais certains d’entre eux sont encore incinérés ou mis en décharge. Or ces méthodes d’élimination ont un impact négatif sur l’environnement et sont souvent très onéreuses.
Le projet est basé sur cinq actions concrètes: la conception d’un guide à destination des maitres d’ouvrages et des professionnels abordant le volet réutilisation et recyclage des déchets sur des chantiers bâtiments, l’identification et accompagnement de chantiers pilotes, la mobilisation des acteurs de la démolition et du réemploi, le développement d'un réseau d'expertise et la communication externe pour la valorisation des résultats.
Ce projet est portés par Ressources (la fédération des entreprises d'économie sociale actives dans la réduction des déchets par la récupération, la réutilisation et la valorisation des ressources), la CCW et le CIFFUL.


[1] Plan pluriannuel de la 1ière Alliance Emploi-Environnement, p. 7
[2] Il est aussi soutenu par le Cabinet Antoine.
[3] Ils sont soutenus par le Cabinet Nollet.