On observe aujourd’hui une tendance au réemploi des matériaux dans le secteur de la construction. La réutilisation d’éléments tels que des briques, des dalles en pierre naturelle, des isolants, des finitions intérieures ou des armatures permet de créer des circuits courts menant à une diminution de l’impact environnemental et à la création d’activités économiques locales. 

Un des freins au réemploi des matériaux et composants de construction réside dans la difficulté de garantir leurs performances techniques. Contrairement aux produits neufs, les matériaux de réemploi ne sont pas fabriqués en série dans un environnement contrôlé et les informations concernant leurs propriétés font souvent défaut. Pour que les entrepreneurs accordent autant de confiance à ces produits qu’à des produits neufs, il est donc nécessaire de développer de nouvelles méthodes permettant de démontrer leurs performances.

Si une opportunité de réemploi se présente, les quatre étapes proposées ci-après peuvent aider à déterminer si les performances du produit correspondent à l’application visée.

1   Identification des exigences relatives à l’application visée

En construction, il est nécessaire d’identifier les performances des produits appliqués. Celles-ci peuvent être imposées par le client, via le cahier des charges, mais elles peuvent également être établies explicitement ou implicitement par un cadre normatif ou réglementaire (sécurité incendie, performances acoustiques et énergétiques, émissivité des composés organiques volatils, …).

Deux types de performances relatives à l’application future peuvent être exigées :

  • les performances fondamentales, qui sont requises légalement et/ou qui sont nécessaires pour que le matériau soit apte à l’usage auquel il est destiné, compte tenu de la santé et de la sécurité des personnes concernées tout au long du cycle de vie de l’ouvrage. Il s’agit notamment des caractéristiques de résistance mécanique et de stabilité, de réaction au feu, d’hygiène, de santé, d’environnement et, le cas échéant, d’accessibilité ou encore d’acoustique
  • les performances complémentaires, qui sont non fondamentales et qui sont spécifiques à un projet. Elles sont déterminées selon l’application visée et/ou selon les souhaits du maître d’ouvrage. Il s’agit, par exemple, des dimensions ou de la couleur d’un produit ou encore de la résistance à l’usure d’un revêtement de sol. Cette dernière est en effet importante en cas d’application dans le hall d’entrée d’un immeuble de bureaux, mais l’est moins pour une chambre. Selon l’usage visé, le maître d’ouvrage pourra se montrer plus tolérant concernant le niveau d’exigence de certaines performances

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