Chaleur_eaux_grises_CleantechC’est dans l’air du temps. Europe, développement durable et PEB obligent…que la démarche soit collective ou individuelle, publique ou privée, spontanée ou obligatoire, il faut apprendre à gérer au mieux les ressources énergétiques. Pour nos enfants, nous n’avons plus le temps de gaspiller. La réflexion concernant la récupération de la chaleur des eaux grises s’inscrit dans cette logique.

Les eaux usées domestiques se divisent en 2 catégories : les eaux grises et les eaux noires. La différence entre les deux est leur charge de matières, légère pour les grises, lourde pour les noires. C’est l’origine de l’eau qui détermine l’importance de la charge :

  • les lavabos, douches, éviers, machines à laver, … évacuent des eaux grises,
  • les wc, notamment, évacuent des eaux noires. 

Le Canada est un des pays précurseurs dans ce domaine de recherche & développement. Depuis plus de 6 ans, la société RenewABILITY Energy inc. commercialise les « Power-PipeMD (…), des échangeurs de chaleur à double paroi fabriqués de cuivre de qualité (type L ou de qualité supérieure) qui récupèrent efficacement l'énergie thermique des eaux usées et l'utilisent pour chauffer l'eau froide d'alimentation.»1. En 2007, le Centre Canadien des Technologies Résidentielles  a réalisé des essais de « performance de récupérateurs de chaleur des eaux domestiques (usées) »2. L’économie d’énergie déjà intéressante pour les ménages l’est bien évidemment encore plus pour des collectivités telles que immeubles à appartements, hôtels, hôpitaux, … 

Le transfert de la chaleur s’effectue via un échangeur, fin tuyau enroulé autour des canalisations d’évacuation qui renvoie l’eau préchauffée vers l’installation d’eau chaude sanitaire. Une vidéo vaut mieux qu’un long discours : video Power Pipe (n’oubliez pas, la vidéo est canadienne : drainage = égouttage/évacuation). Le montage canadien tel qu’il est décrit me paraît cependant hasardeux d’un point de vue prolifération bactériologique. 

Dans d’autres installations, l’eau de l’échangeur est envoyée vers un ballon de stockage équipé d’une pompe à chaleur qui extrait l’énergie récupérée pour la renvoyer, comme précédemment, vers l’installation d’eau chaude sanitaire ou vers le chauffage. 

Comme souvent, ce système est plus facile à installer dans les bâtiments neufs, lorsqu’il a été intégré dès la conception, que sur des installations existantes. 

Comment exploiter les calories des eaux grises…si l’attrait pour le procédé se développe, c’est un sujet qu’il faudra bientôt peut-être intégrer dans nos référentiels. L’idée est séduisante mais, à mon avis, cela reste encore anecdotique. Son efficacité reste à prouver étant donné qu’il faut distinguer le terme chaleur du terme tiédeur qui, ici, est plus approprié. 

Au départ, il faudrait déjà posséder la pompe à chaleur et réserver cela pour des applications où il y une forte utilisation d’eau chaude, style lavoir, restaurant, home, centre de thalasso, sanitaires d’un centre de fitness, cantines de collectivité, …Un tel montage et une telle technicité n’ont pas d’intérêt pour un petit ménage avec une installation à caractère domestique ou pour des consommations sanitaires occasionnelles comme un club sportif dont les douches sont à usage très ponctuel.

Sources consultées le 20/01/11:  

  1. www.renewability.com
  2. « Economies d'énergie: essais de performance de récupérateurs de chaleur des eaux domestiques (usées) au CCTR », étude de décembre 2007 par le Centre Canadien des Technologies Résidentielles, Le point en recherche série technique 07-116, décembre 2007, www.econologie.com
  3. « Eaux usées », http://fr.wikipedia.org
  4. « Un nouveau système de récupération de la chaleur des eaux grises », Baptiste Roux Dit Riche, 17.02.10, www.cleantechrepublic.com
  5. « Prototype de pompe à chaleur sur eaux grises », Denis Clodic, Énergétique et Génie des Procédés : Rapport d’activité 2009 - MINES ParisTech – Centre Energétique et Procédés (CEP), page 12, www.ensmp.fr