champ_de_cereales_by_PraComme dans tous les domaines de la construction, en peinture aussi, la recherche de produits plus durables est très active. Après les peintures dont les fonctionnalités s’inspirent de la nature, un important travail vise la chimie ‘verte’ ou chimie du végétal ou encore agrochimie. C’est ainsi que les peintures biosourcées voient le jour tant pour l’industrie que le bâtiment. Par peintures biosourcées, nous entendons peintures dont une partie des composés provient de la chimie du végétal.

Un retour aux sources ? Oui probablement !

Les antiques recettes de peinture n’utilisaient que des ingrédients d’origine animale (sang de bœuf, lait, ...), végétale (amidon, huile, ...) ou minérale (argile, pigments, ...). L’évolution de la chimie a été de paire avec l’évolution des formulations et l’utilisation de matières premières issues de la pétrochimie. Aujourd’hui, il n’est pas rare que des peintures même basiques contiennent  jusqu’à 20 à 25 ingrédients différents pour en optimiser le séchage, le tendu, la viscosité, la souplesse, la couvrance, la conservation, la résistance aux champignons/moisissures,  ...

L’objectif de la chimie du végétal est de substituer à certains de ces ingrédients (voire à tous d’ici quelques années) des produits d’origine naturelle et renouvelable. Le défi à relever est de taille puisqu’il faut à tout le moins conserver des performances similaires à celles des peintures actuelles.

Résines polymères, émulsion d’alkyde végétale, monomères acryliques (sucre et glycérol des céréales), huiles végétales époxydées, esters acryliques, ..., mais aussi toute une série d'additifs s’invitent petit à petit dans le quotidien du peintre.

Une autre voie de cette nouvelle chimie explore le rôle et les atouts des protéines. Elles sont utilisées notamment pour modifier l’huile de lin, l’huile de ricin, ...

 

Moi, en tant que professionnel, je suis prudent. Rien de tel qu’un petit essai en atelier pour voir comment un nouveau produit se comporte. Je n’ai pas envie d’être surpris par une peinture qui s'appliquerait mal, qui sècherait mal, dont la couleur se révélerait instable, alors que les consignes d’application ont été respectées. De toute façon, mon client aura vite fait de m’en faire la remarque ! J’attends de ces nouvelles peintures qu’elles soient bien au point avant d’être mises sur le marché et je pense que c’est le plus souvent le cas.

Alors, mon cœur de peintre battra à l’unisson de ces vertes raisons.

 

Sources :
- visite de Copagro, présentation par Monsieur Gaétan Le Fèvre, Managing Director Copagro ainsi que les échanges qui suivirent, 14/06/13, Temse
- ‘Nouveautés en peintures pour le bâtiment’, Hugues Dedeurwaerder, Head Advisor, CoRI Coatings Research Institute, demi-journée d’information du 22 mai 2013 dans le cadre du Printemps de la peinture, Gembloux
- Dossier peintures : ‘ Le biosourcé s’invite dans les formules’, Aurélie Dureuil, publié le jeudi 22 septembre 2011, FormuleVerte - N°07 - Septembre 2011 pages 28-32, agrobiobase.com
Source de l’illustration : ‘Champ de céréales avant la moisson - Chivres (France – 21)’, by PRA (travail personnel), 28-06-2006 12:45, Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license, commons.wikimedia.org. Son utilisation n’engage en rien l’auteur sur un soutien ou un entérinement éventuel du contenu de l’article.