CSTC_SUREMAT_pathologie_peinture_suite_isolation_coulisse_murLorsqu’un peintre doit intervenir en entretien ou en réparation sur une façade extérieure, il est important qu'il prenne en considération les performances de perméabilité à la vapeur d'eau des peintures dans le choix des systèmes qui seront appliqués, C'est d'autant plus vrai en présence d'une isolation thermique par l'extérieur (ETICS) ou d'une postisolation de la coulisse.

 


La perméabilité à la vapeur d’eau

Les peintures de façade sont réparties en trois catégories suivant le facteur Sd qui représente l’épaisseur d’air équivalente (norme NBN EN 1062-7) :

  • V1 : Sd < 0,14 m
  • V2 : 0,14 m ≥ Sd < 1,40 m
  • V3 : Sd ≥ 1,40 m


Pour une façade isolée en ITE

S’il est fait usage du polystyrène expansé, la valeur Sd totale du système recouvrant l'isolant (enduits et revêtements) doit être ≤ 2,00 m. Toutes les peintures des catégories V1 sont compatibles. Pour les peintures V2, cela dépend aussi de la valeur Sd de l'enduit. Prudence sur la catégorie V3 !

Si c’est de la laine minérale, cette valeur Sd totale doit être ≤ 1,00 m ... ce qui signifie que certaines peintures reprises en catégorie V2 peuvent ne pas convenir !

C’est pourquoi, dans ce type d’intervention, le CSTC recommande de faire usage de peintures de la catégorie V1, très perméables à la vapeur d’eau, pour assurer une compatibilité maximale sans risque de pathologie.


Autre cas de plus en plus fréquemment rencontré : la postisolation de la coulisse


CSTC_comportement_thermique_avant_et_apres_postisolationIsoler a posteriori une coulisse a une incidence directe sur le comportement thermique du mur. La paroi extérieure est plus froide et le séchage de la brique modifié. Technique encore relativement récente, elle est toujours sous surveillance des scientifiques.

Pour éviter les problèmes (< condensation, gel, ...), il vaut mieux appliquer une peinture très perméable à la vapeur d’eau et le CSTC conseille  une peinture dont la valeur de Sd ne dépasse pas 0,05 m, soit une partie seulement de la catégorie V1.


Le choix de la couleur

Le choix de la couleur n’est pas non plus anodin sur les systèmes ETICS. Les différences de températures dont celles dues au soleil provoquent des tensions dans le revêtement de surface. Plus une couleur est foncée, plus les tensions sont élevées. Si une peinture foncée est appliquée sur un support relativement rigide, les comportements sont incompatibles.

Le choix de la couleur doit tenir compte de la capacité du support à se déformer. S’il est rigide, le CSTC recommande de limiter l’indice de clarté à 20, 30 ou 40 %. Dans le cas contraire, il pourrait recevoir une finition foncée.

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Ces contraintes, un professionnel a vraiment intérêt à les intégrer dans sa pratique s’il veut s’assurer de la satisfaction de ses clients. Afin de l'aider dans le choix de ses peintures, il trouvera, auprès du CSTC, des documents techniques de référence, des conseils et des recommandations qui pourront lui être utiles, ainsi qu'un accompagnement s’il le souhaite.

En résumé, un ensemble de services dont il ne peut que profiter.

 



Source : « Choix d’une peinture : démarches écologiques et exigences liées aux systèmes ETICS et à la postisolation », Emmanuel Cailleux, CSTC, journée thématique « Les nouveaux revêtements : verts et durables » organisée par SUREMAT le 18/06/2014, Hainaut Développement – Mons, SUREMAT.be
Source des illustrations : présentation de Monsieur Cailleux, Op cit.
Peintures pour ETICS, Cailleux (E.), Dirkx (I.), Les Dossiers du CSTC 2013/2.9.
Guide de bonne pratique pour l'exécution des travaux de peinture (révision de la NIT 159), NIT 249, 96 p., 2013.