On sait que le décret PEB (entré en vigueur le 1/5/10) va chambouler les habitudes constructives !

Les innovations technologiques vont modifier peu à peu, mais à long terme, les techniques de construction pour se conformer aux prescriptions PEB. Cela concerne surtout l’isolation mais, parallèlement l’étanchéité à l’air, la ventilation, etc...

On peut raisonnablement penser que la PEB va avoir également un certain impact sur l'organisation des chantiers. Un aspect de plus !

 

En effet, à l'image des préfabriqués, petits ou grands, arrivés timidement vers les années 60-70, les habitudes organisationnelles pourraient être bousculées en ce qui concerne maintenant la pose des isolants et l'étanchéité à l'air.

On n’imagine plus à l’heure actuelle un chantier sans éléments préfabriqués, certains chantiers fonctionnent même avec une majeure partie de « préfab » dont ils confient la pose à des entreprises spécialisées. Le raisonnement en matière de PEB pourrait être similaire malgré une différence de taille puisque les isolants et l’étanchéité à l’air ne sont pas des produits structurels… en tout cas pas encore.

Puisqu'on ne peut être spécialiste en tout, on pourrait imaginer que ces prestations de chantier là (isolation et l'étanchéité à l'air) puissent être sous-traitées massivement dans un avenir proche. De telles entreprises existent déjà.

Les techniques sont connues et maitrisées, les compétences des ouvriers sont faciles à développer. Elles devront néanmoins être accentuées à l’avenir.

La vrai question est, me semble t'il, de convaincre les acteurs entrepreneurs, petits ou grands, de passer au saucissonnage de ces tâches, car en terme de stratégie organisationnelle cela change un peu la donne. Le management d’entreprise devra choisir la formule qui conviendra le mieux à sa structure :

  • la sous-traitance pure et simple de ces tâches
  • spécialiser une partie de son personnel d’entreprise pour constituer des équipes «d’ isolateurs spécialisés ».

On peut argumenter en faveur de la spécialisation de plusieurs façons :

  • Sur le plan de la qualitatif : la pose d’isolant par l’extérieur est toujours préférable en une seule opération, façade par façade, par du personnel qualifié.
  • Sur le plan économique : la combinaison avec d’autres tâches est possible (façade, bardage…) puisque l’échafaudage une fois monté peut être rentabilisé par les tâches de chantier ultérieures.
  • Sur le plan de la planification : le personnel non spécialisé peut se consacrer à autre chose.

 

Pour s’y préparer parlons un peu de la formation.

 

Le personnel des entreprises peut se former rapidement au B A-BA des techniques d’isolation et d’étanchéité à l’air. Des modules de formation existent, théoriques et pratiques, à la disposition des entreprises et demandeurs d’emploi (DE). De plus, par immersion et au contact avec des collègues, les « bons gestes » sont faciles à  apprendre dans ce domaine. Les seules vraies compétences à maitriser sont le bon sens, la physique élémentaire en la matière et un peu de technologie des matériaux à mettre en œuvre.

Alors au final la décision reviendra naturellement aux chefs d’entreprise, mais comme toujours, les plus visionnaires prendront une longueur d’avance sur les autres. Un calcul d'amortissement économique décidera probablement du choix des managers.

J'espère seulement que l'aspect qualitatif sera prit en compte pour que l'esprit de la PEB reste bien présent: "l'obligation de résultat".

Si certains d’entre eux me lisent, j’aimerais bien connaître leur avis à ce sujet.

A vos plumes, messieurs, et, bonne soirée quand même!