Lean Thinking, kesako ?

Le Lean prend ses racines après la deuxième guerre mondiale chez Toyota, qui, pour faire face au géant américain Ford, créa le Lean Manufacturing.

Il est difficile de définir le Lean. Une définition trop simpliste peut conduire à de multiples interprétations (pour ne pas dire divagations) sur le sujet et une définition trop précise peut plonger le lecteur dans le flou le plus complet, le rendant incapable de comprendre de quoi il s’agit vraiment et le privant ainsi de l’infinité d’interactions auxquelles le Lean peut conduire. 

Une première approche consisterait à dire que “le Lean est une méthode, voire une philosophie qui permet de générer de la valeur ajoutée à moindre coût et plus rapidement avec seulement les justes ressources nécessaires pour fournir au client un produit / un service qui répond aux exigences qualité du client.” (Christian Hohman)

La chasse aux gaspillages… Mais pas que !

On pourrait dès lors conclure que le Lean consiste simplement à faire la chasse aux gaspillages et à réduire les coûts. Bien que les coûts diminueront au fil des améliorations sur le long terme, il serait réducteur de ramener le Lean juste à cette démarche de “Cost Killing”.

Lean signifie maigre et si on le compare à une diète pour l’expliquer, le Lean serait la recherche et le maintien de l’équilibre et du poids de forme en continu. Quant au “Cost Killing” il serait plutôt une diète temporaire et illusoire qui laisserait la place à la reprise, tôt ou tard, de toutes les mauvaises habitudes alimentaires.

En bref, le Lean c’est de la chasse aux gaspillages couplée au principe d’amélioration continue qui vise à exploiter au mieux les leviers de croissance et non pas réduire les dépenses et/ou les ressources (humaines et matérielles) ce qui pourrait, pathologiquement parlant, être assimilé à une forme d’anorexie.

Faire au plus juste, c’est à dire produire bien du premier coup, supprimer l’inutile, veiller au rendement des matières et de l’énergie. Et aussi veiller à la productivité de la main d’œuvre, des équipements et des machines, ressources précieuses à capacité limitée.

Et Le Six Sigma ?

C’est aux USA en 1986. Motorola, dans le souci d’améliorer les résultats et les processus par l’élimination des causes et des erreurs, donnera naissance au Six Sigma qui représente un taux d’erreurs/défauts de 3,4/million d’unités de production.

Le Six Sigma est directement lié à la qualité. La qualité qui, pour le cas, est ici considérée comme « L’ensemble des caractéristiques du produit ou du service qui répondent aux exigences du client ».

Tous les produits ou services sont le résultat d’un processus. Ce processus est lui-même constitué de différentes étapes par lesquelles passent les dit produits/services pour enfin être livrés au client.

Le processus est sous tendu par deux concepts :

  1. L’efficacité, c’est à dire faire les bonnes choses;
  2. L’efficience, c’est à dire bien faire les choses.

Les résultats d’un même processus ne sont pas toujours les mêmes. Par exemple, si vous mesurez le temps qu’il vous faut pour aller de chez vous au travail, vous vous rendrez compte qu’il vous faut parfois plus (ou moins) de temps pour faire le trajet. Il en va de même pour la réalisation d’un produit ou d’un service. Ces différences entre les résultats d’un même processus sont appelées variations. La mesure de la variation est l’écart type.

Le but du Six Sigma est d’amener la qualité du processus à un niveau supérieur. Comment ? En augmentant l’efficacité (faire les bonnes choses), l’efficience (faire bien les choses) et en réduisant la variation afin de produire un produit ou service qui correspond aux exigences du client.

 

photo-de-Fabrice-BronsartA suivre : "Lean Six Sigma construction : optimiser les coûts, la qualité, la sécurité et les délais en mode collaboratif (2/2)"

Fabrice Bronsart
Lean Six Sigma Belgium

 

 

Sources :
- “Six Sigma en pratique” - Rijk Schildmeier ,Paul Suijkerbuijk - Ed. Lean six sigma Company
- “Le Lean appliqué à la construction” - Patrick Dupin - Ed. Eyrolles
- “Lean Construction” - Fabien Font , Hervé Grua - Ed. Dunod

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