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Eolienne_by_Anna_TallulahFin 2012, les autorités belges se demandaient quelle était la probabilité pour la Belgique d’assurer son autonomie énergétique d’ici 2050 et ce, uniquement avec des énergies renouvelables.

Trois ans plus tard, où en est-on ? Deux documents sur le sujet, un national, l’autre international.

 

En Belgique, le Bureau fédéral du Plan

En 2012, le Bureau fédéral du Plan a participé à la rédaction du rapport intitulé « Vers 100% d’énergies renouvelables en Belgique à l’horizon 2050 ». L’hypothèse était considérée à l’époque comme envisageable moyennant un engagement politique fort et la réponse à toute une série de questions. Elle semble avoir été modulée lors de l’évaluation publiée en avril 2015. Ce document (Working paper 3-15 - 2030 Climate and Energy, Framework for Belgium, Impact assessment of a selection of policy scenarios up to 2050) met en avant la divergence entre les objectifs de référence et les mesures de la politique relative au climat et à l’énergie. Il souligne, de nouveau, la nécessité d’une politique engagée soutenue par des mesures supplémentaires. Suivant les hypothèses, la part de l’électricité renouvelable varierait de 50 à 64,50%. Une perspective très modeste face aux annonces d’autres pays comme la Chine (80%), les Etats-Unis (90%) ou le Canada (100%). Consulter l’étude (en anglais). La prochaine évaluation du Bureau du plan aura lieu dans 3 ans. Wait and see !

A l'étranger, Next 10 (Californie)

Un mois plus tard, Next 10 publiait un rapport (Green Innovation Index 2015) sur les performances économiques et énergétiques de 50 pays. La Belgique en fait partie. Les indicateurs du rapport se basent sur le PIB, les émissions de gaz à effet de serre (GES), la productivité énergétique, la production d'énergie renouvelable, les investissements en technologie propre ... Donc, certaines données sont communes à l’étude du Bureau fédéral du Plan. Consulter le rapport (en anglais).

La Belgique se classe parmi les nations les plus énergivores par habitant aux côtés des Pays-Bas et de l’Australie (pages 62-63), sa consommation d’électricité par habitant n’est que très légèrement plus modérée (pages 64-65). En 2012, sur cette électricité consommée, 10,1 billions de kWh étaient d’origine renouvelable (pages 66-67), soit 13,3%, ce qui lui vaut une excellente 7ème position. A titre comparatif, la Chine est à 3,1%, les Etats-Unis à 5,7% et le Canada à 3,3%. En tête du classement se trouvent l’Espagne avec 23,7% et l’Allemagne avec 20,8 % (pages 68-69).

Bon, nous sommes d’accord avec vous, les années de référence ne sont pas les mêmes. La situation peut évoluer. Mais, sans volonté politique, la progression est faible, toutes les études s’accordent sur ce point. Une situation encore confirmée pour la Belgique dans le dernier rapport du consortium européen Keep on track, « EU Tracking roadmap 2015 » (Consulter le rapport - en anglais) qui évalue la progression des pays membres face aux objectifs 2020. Même pour les plus talentueux élèves dont 1/5ème de la consommation électrique provient du renouvelable, n'y a-t'il pas encore du chemin à faire ? 100% c’est ambitieux ; 2050, c’est bientôt ! Affaire à suivre

 

Sources :
- « Quelle part de renouvelables d’ici 2030/2050 ? », Jean CECH, 21/05/2015, www.renouvelle.be
- « 2030 Climate and Energy, Framework for Belgium, Impact assessment of a selection of policy scenarios up to 2050 », Danielle Devogelaer et Dominique Gusbin, Working paper 3-1, 04/2015, Bureau fédéral du Plan, www.plan.be
- « Un rapport classe les pays par énergie, économie et émissions de GES », 21/05/2015 à 07:20, www.enerzine.com
- « Green Innovation Index de Next 10 », 2015, www.next10.org
- « La Belgique va-t-elle atteindre ses objectifs 2020 ? », Christophe HAVEAUX, Michel HUART, 24/06/2015, www.renouvelle.be
Source de l’illustration : « Éolienne - Parc éolien du Massif du Sud » by Anna Tallulah (Travail personnel), 21 July 2012, 18:34:49, Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license, commons.wikimedia.org. Son utilisation n’engage en rien l’auteur sur un soutien ou un entérinement du contenu de l’article.