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labyrinthe_probleme_solution_pixabayRappel - Pour 2021, les nouveaux bâtiments construits en Wallonie devront être NZEB, c'est-à-dire à consommation quasi nulle, une valeur que la Wallonie doit déterminer.

Quelles sont les pistes ?

L’Europe impose un indicateur en kWh/m².  A partir du logiciel PEB,  la Région teste la performance de bâtiments à travers toute une série de combinaisons en jouant sur la compacité, le chauffage (chaudière à condensation, rayonnement de sol, pompe  à chaleur ...), l’eau chaude, la ventilation (A, B, C, D), les énergies renouvelables ...

Les nouvelles prescriptions doivent faire attention à ne pas exclure certaines configurations, la maison 4 façades, par exemple, dont la compacité est moindre.

Il faut trouver un juste équilibre. Si un bâtiment est moins performant dans un domaine, il devra s’équilibrer dans d’autres. La faisabilité en est vérifiée afin d’éviter de prévoir des niveaux d’exigences différents en fonction de la configuration. La difficulté réside dans cette complexité. C’est ainsi qu’il n’y aurait pas d’exigence sur la compacité ou le recours aux énergies alternatives.

→ Une solution devra être trouvée pour tenir compte de la compacité lors de l’évaluation du Espec car actuellement certains appartements et petits bâtiments ont beaucoup de mal à la respecter.

→ Il n’y aurait pas d’exigence explicite de mettre du renouvelable tel que la Flandre l’a imposé mais une action implicite. Les niveaux d’exigences qui seront fixés devraient pousser les projets à installer plus de  systèmes renouvelables qu’actuellement (photovoltaïque, cogénération, biomasse, ...).

Au niveau enveloppe, les valeurs individuelles des exigences seraient maintenues, à l’exception des planchers et des châssis qui subiront un dernier renforcement, afin de rester alignés aux exigences flamandes en la matière.

L’indicateur de la performance globale de l’enveloppe (le niveau K) serait abandonné en 2017 pour aller vers un autre indicateur qui évaluera l’enveloppe de manière plus large, en prenant en compte l’étanchéité à l’air et les gains solaires. Ce nouvel indicateur intégrera également un facteur de forme afin de tenir compte  de la compacité et de la géométrie, de nouveau pour ne pas pénaliser les petits bâtiments.

L’objectif est d’être aussi sévère quelle que soit la taille et la compacité du bâtiment.

La fracture sociale

Nous l’avons vu précédemment, le secteur s’inquiète de l’accessibilité au logement. Les entrepreneurs déclarent qu’ils savent construire des bâtiments qui ne consomment presque plus rien mais sont-ils encore payables aujourd’hui par les ménages ? Les exigences tiennent-elles compte de la capacité financière du citoyen ?

L’Europe s’en soucie également. Pour la première fois, elle introduit une notion économique dans les études thermiques : les états membres ont l’obligation de faire des études de « Cost Optimum ». Il s’agit de simulations sur 30 ans qui prennent en compte le coût de la construction du bâtiment et sa consommation énergétique de telle sorte qu’on arrive à un optimum économique. Des courbes sont calculées en fonction des prix et des performances énergétiques. Le bâtiment doit se situer dans une fourchette de 10-15% de ces valeurs optimales.

Le secteur émet deux remarques.

  1. La réalisation d’études de prix est difficile et il faut être très prudent. Les prix varient suivant la région, la nature du sol, l’accessibilité du terrain ...
  2. Pour un même résultat à l’échéance des 30 ans, deux hypothèses peuvent être envisagées : une construction plus coûteuse au départ mais avec une faible consommation en énergie ou une construction financièrement plus économe mais plus énergivore. La pierre d’achoppement, c’est le prix de départ. Les candidats à la construction auront-ils suffisamment de ressources pour cet important investissement ? La Région devrait-elle mettre des pistes en place pour aider à l’investissement financier  initial ? En Flandre,  des accords ont été passé avec des banques. Elles offrent des taux préférentiels pour des bâtiments qui respectent aujourd’hui les futures exigences.  

 

Lire aussi : 2021, une étape clé pour la PEB en Wallonie ? 1 - La concertation

 

Source : « Les adaptations de la réglementation PEB », Ronald Gilot, DG-04 SPW, Journée de formation sur la réglementation PEB, 24/04/2015, Mons
Source de l’illustration : pixabay.com (Licence CC0 Public Domain, libre pour usage commercial, pas d'attribution requise)