Chart_add_Icon_by_Lokas_SoftwareDe nouvelles études tendent à montrer que, si les bâtiments sont faibles consommateurs d’énergie, il n’en est pas de même de leurs occupants. Déjà en septembre 2011, Energie 4 tirait la sonnette d’alarme dans son dossier thématique sur « Les ressorts mystérieux de l'effet rebond ».

Aujourd’hui, c’est arrivé à un point tel que, dans les bilans des bâtiments ZEBs (Zero Energy Buildings), ce comportement ne peut plus être négligé.

 

Comment s’enclenche le mécanisme ?

Les besoins du bâtiment en énergie sont réduits. Ils sont souvent assurés par des sources d’énergies alternatives dont le coût est considéré comme moindre. L’impact des coûts de fonctionnement sur le budget diminue, parfois drastiquement.

Les occupants disposent de meilleures ressources financières ... ils vont en profiter. De même, le faible coût peut inciter au gaspillage. A l'échelle d'un ménage, l’un va multiplier les appareils électro-ménagers, l’autre va allonger la durée de sa douche. N’est-ce pas le soleil qui produit l’électricité ou chauffe l’eau ?

Comment atténuer l’effet rebond ?

La sensibilisation est une solution efficace. Renvoyer les occupants à l’évolution de leurs comportements les amène à réaliser l’aberration de certaines nouvelles habitudes. Sans s’en rendre compte, ils se sont écartés de leur ligne de conduite et en mesurent toutes les conséquences. Si les économies réalisées peuvent leur permettre d’améliorer leur qualité de vie, elles peuvent aussi les inciter à continuer leur démarche de diminution des besoins énergétiques : bâtiment encore plus performant, sources d’énergie encore plus durables, ...

Mais attention, pour qu’une campagne de sensibilisation porte ses fruits, il ne suffit pas de montrer ou suggérer un  comportement. Les personnes cibles doivent être bien informées pour détricoter les croyances ou emporter leur adhésion. Elles doivent savoir pourquoi le changement de comportement leur est demandé, ce qui en résultera en matière d’économie d’énergie,  le coût éventuel ainsi que l’a démontré une étude réalisée en Angleterre.

Un autre constat

Des occupants/gestionnaires sont freinés sur le chemin de l’optimisation parce que la plupart de ces bâtiments ont des systèmes de gestion très sophistiqués.  De plus en plus complexes, ils nécessitent un investissement temps et/ou compétences à prendre en considération. Un exemple tiré d’un article récent sur un immeuble présenté comme une « vitrine de la technologie ». Tout l’éclairage est connecté et l’immeuble, lui-même, devient un véritable gestionnaire de son occupation. La conception est durable et d’autres techniques poursuivent le même objectif (récupération des eaux pluviales, géothermie, gestion centralisée, ...). L’impact va jusqu’aux plannings d’entretien des locaux en fonction de leur occupation. Pourtant, sur le terrain, les locaux inoccupés sont toujours régulièrement nettoyés car il faut encore actualiser les contrats. Par rapport aux performances globales de l’immeuble, c’est un détail mais l’économie est estimée à +/- 10% des coûts de ce poste.

Il n’est donc pas surprenant de voir de nouveaux emplois dédiés à la gestion de ces immeubles. Des modules spécifiques de formation ont été développés pour des publics diversifiés et de nouveaux titres sont apparus tels que « Gestion durable de l'énergie dans les bâtiments », «  Conseiller en énergie », « Responsable énergie des bâtiments », « Conseiller énergétique des bâtiments », «  Gestionnaire d’énergie », etc. Ils débouchent sur une fonction née dans le sillage de la PEB et de la directive 3x20. Le gestionnaire pourra utilement conseiller les utilisateurs pour éviter l’effet rebond et/ou optimiser le bilan global en exploitant toutes les potentialités.  Et pourquoi pas imaginer qu’il puisse autofinancer son poste par les économies réalisées ?

 

Vous trouverez plus de données sur les études citées dans les sources « Science for Environment Policy » reprises ci-dessous.


Sources :
- « The Edge : la lumière connectée jaillit à Amsterdam », Carine Lauga, 29/06/2015 18:18, www.batiactu.com
- « Overcoming the tendency of those living in energy efficient buildings to use more energy », J.S. Bourrelle, « Science for Environment Policy »: European Commission DG Environment News Alert Service, edited by SCU, The University of the West of England, Bristol, June 2015 Thematic Issue 49, ec.europa.eu
- « Energy efficiency in low-income households: study explores the role of feedback in reducing energy consumption », I. Vassileva, J. Campillo, « Science for Environment Policy »: European Commission DG Environment News Alert Service, edited by SCU, The University of the West of England, Bristol, June 2015 Thematic Issue 49, ec.europa.eu
- « Understanding the ‘why’ is key to effective energy-saving behavior », D. Cotton, W. Miller, J. Winter, I. Bailey & S. Sterling,  « Science for Environment Policy »: European Commission DG Environment News Alert Service, edited by SCU, The University of the West of England, Bristol, 16 July 2015 Issue 421, ec.europa.eu
- Energie4 n° 19, Septembre 2011, Wallonie, energie.wallonie.be
www.greentechbrussels.be, formcont.ulb.ac.be, www.leforem.be, www.suissetec.ch, www.univ-ubs.fr
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