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altA l'initiative des trois Régions, une méthode permettant  d'intégrer l'influence des noeuds de construction, dans la réglementation PEB, a été développée.
Sachant que cette nouvelle exigence sera d'application, en Région Wallonne, le 01 mai 2012, il n'est pas trop anticipé d'analyser les différentes options, qui seront reprises dans le calcul de la PEB, et les solutions techniques qui y sont associées.
Et ce, d'autant plus que l'absence d'obligations légales ne dispense aucunement le concepteur de sa responsabilité de réduire, au minimum absolu, les risques liés aux ponts thermiques.

L'impact des ponts thermiques sur la performance énergétique d'un bâtiment est loin d'être négligeable. Au-delà de l'apparition de moisissures, liées à l'accroissement de flux thermique et la baisse des températures superficielles intérieures, la demande d'énergie supplémentaire peut s'élever jusqu'à 30% de la consommation totale du bâtiment. Des études ont même montré que les déperditions d'énergie, consécutives aux ponts thermiques, peuvent être supérieures aux gains énergétiques, obtenus par l'utilisation d'un capteur solaire pour l'eau chaude sanitaire.

Dans la prise en compte des nœuds de construction, trois méthodes de calcul seront donc possibles :
La méthode par calcul détaillé ('Option A').  
La méthode des noeuds de construction 'PEB-conformes' ('Option B').
L'application d'une pénalité forfaitaire au niveau K ('Option C').

Détaillons ces options.
Option A : les calculs numériques réalisés, à l'aide de logiciels agréés, nécessitent beaucoup de travail et exigent des connaissances et logiciels spécialisés.
Option B : dans la pratique, et comme l'ont montré les études, l'Option B sera privilégiée. Elle propose 2 critères, pour qu'un noeud de construction soit 'PEB-conforme': Le noeud de construction satisfait à une des trois règles fondamentales des détails pauvres en ponts thermiques : règle fondamentale 1 : la continuité de l'isolant. règle fondamentale 2 : l'interposition d'un élément isolant. règle fondamentale 3 : le chemin de moindre résistance. Le noeud de construction satisfait à la valeur limite d'application (coefficient de transmission thermique linéaire).
Option C : si aucun effort n'est fait pour limiter les déperditions thermiques, à hauteur des noeuds de construction, l'influence inconnue de ces noeuds sur la déperdition thermique totale sera alors établie via une pénalité forfaitaire appliquée au niveau K, équivalent à 10 pts-K.

Des études ont montré que plus de 50% des architectes préfèrent travailler avec 'l'Option B' et la règle fondamentale 2 (insertion d'éléments isolants), qui prévoit un supplément forfaitaire équivalent à 3 pts-K sur le niveau d'isolation thermique global K du bâtiment en rendant le noeud de construction PEB conforme, c'est-à-dire un noeud constructif, dont le calcul détaillé n'entraîne pas une déperdition thermique interdite et qui peut donc être considéré comme un noeud de construction 'pauvre en ponts thermiques'. Les longueurs et/ou nombre de noeuds de construction ne devant pas être déterminés, cela limite les calculs.

Comment répondre à la règle fondamentale n°2 ?
Lorsque les couches d'isolation ne sont pas raccordées directement entre elles ou ne peuvent l'être, il est possible d'insérer des éléments isolants entre celles-ci. Ces derniers reprendront ponctuellement la fonction d'isolant thermique des couches d'isolation. Cela permettra ainsi de conserver la rupture thermique, comme par exemple au niveau des fondations ou du raccord d'un toit plat. On évitera ainsi les déperditions thermiques interdites et, par là, les problèmes de condensation et de moisissures.
Tous les éléments isolants insérés doivent satisfaire simultanément aux 3 exigences suivantes : exigence valeur λ (coefficient de conductivité thermique du matériau) : λ ≤ 0,2 W/mK. exigence valeur R (résistance thermique du matériau) : R ≥ 2 m²K/W  ou  ≥ min (Rparoi1, Rparoi2). exigence longueur de contact (des différents matériaux isolants entre eux) : dcontact,i ≥ ½  épaisseur minimale des isolants des différentes parois.

Quels sont les éléments isolants d'interposition disponibles sur le marché ?
Le Marmox THERMOBLOCK® d'Albintra, (bloc isolant breveté, constitué d'une âme en polystyrène extrudé (XPS) dans laquelle des cylindres isolants en béton polymère (nano) ont été placés à intervalles réguliers et dont les faces supérieure et inférieure sont revêtues d'un mortier de ciment polymère renforcé d'un treillis en fibres de verre),
et le Foamglass® Perinsul, (bloc isolant breveté, constitué d'un âme en verre cellulaire, enrobé de bitume sur toutes ses faces, et dont les faces supérieure et inférieure sont revêtues d'un voile de verre) peuvent être considérés comme deux solutions intéressantes, lorsqu'il s'agit de rendre un nœud constructif conforme. 

Sources: energie.wallonie.be, marmox.com, albintra.be, foamglass.be