L'aménagement de leurs bureaux, appelé Projet 55, est une rénovation zéro énergie, ce qui est une première en Belgique selon la Plate-forme Maison Passive.

Une éco-rénovation durable

Leur réflexion s'est notamment appuyée sur l'initiative 'Bâtiments exemplaires' développée à Bruxelles et en Wallonie. Les critères de ce concours se retrouvent dans leur projet.

En plus de la reproductibilité et de la mobilité douce, l'accent est mis sur le confort des occupants, les économies d'énergie et la durabilité. Le tout est intimement lié.

• La surchauffe est limitée au maximum en installant des protections solaires extérieures et en augmentant l'inertie du bâtiment, notamment par la réalisation de toitures plates végétales.

• La qualité de l'air intérieur est garantie par le choix des matériaux naturels et une ventilation double flux.

• La préférence est accordée aux éco-matériaux tels que la cellulose, la laine de chanvre, le bois, des peintures naturelles et enduits à l'argile (régulateur) sans verser dans le refus total des matériaux classiques issus de la pétrochimie quand les alternatives naturelles sont moins bien adaptées. L'isolation de la dalle de sol se fait en mousse de polyuréthane. L'analyse du cycle de vie (ACV) des matériaux est prise en considération dans l'étude de l'impact environnemental global (production, exploitation, recyclage, ...).

• L'isolation acoustique est soignée dès la conception par le respect des normes en vigueur. Des campagnes de tests sont prévues lors du chantier et, par la suite, lors de l'occupation du bâtiment.

• Le cycle de l'eau est géré durablement aussi bien en diminuant la consommation qu'en utilisant l'eau de pluie. La végétalisation des toitures plates temporise le rejet de l'eau à l'égout pour éviter les surcharges du réseau.

• L'éclairage, une part non négligeable de la consommation, est optimisé en travaillant par zones en fonction de l'éclairage naturel. L'éclairage artificiel intervient en complément, si nécessaire, avec des leds.

• Des panneaux photovoltaïques viennent compenser la consommation électrique du bâtiment. Ils s'accompagneront de l'installation d'une pompe à chaleur air-air ou air-eau. La solution est toujours à l'étude.

• La pollution de l'environnement est évitée au maximum ainsi que les troubles de voisinage (bruits, pollution, ... qui pourraient provenir du chantier). Les déchets sont gérés au mieux pour éviter que les matériaux provenant de la démolition n'aillent en décharge. Les concepteurs parlent d'un 'chantier vert'.

• La flexibilité a été pensée. Le bâtiment, initialement une habitation unifamiliale, avait déjà été transformé au moment de l'achat en studios loués. Le voici devenu immeuble de bureaux. Ne connaissant pas les possibles fonctions futures de ce bâtiment, la rénovation s'est voulue flexible et intelligente afin d'éviter d'importantes interventions dans le cas d'un changement d'affectation. Cela passe notamment par la flexibilité des cloisons intérieures et des techniques installées.

En synthèse : une vidéo du projet

Ce que j'ai beaucoup apprécié dans cette démarche, c'est :

→ la volonté de créer un modèle. Le choix du bâtiment et sa rénovation ont été pensés dans une optique d'intelligence collective à travers le partage de connaissance avec des auteurs de projet et des maîtres de l'ouvrage en situations similaires ;
→ la projection dans l'avenir. L'aménagement laisse la porte ouverte à une occupation évolutive envisagée sur le long terme.

Sources :
- « Etude pour l'éco-transformation d'une maison de maître », Elie Delvigne, Ingénieur Civil Architecte, Homeco, cycle de conférences 'Le bâti ancien et l'éco-rénovation' salon Bois & Habitat, 21/03/2014, Namur
- homeco.be
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