Les techniques

Le soleil est une des sources principales de chauffage de la propriété.  

→ Il fournit de la chaleur par les fenêtres bien orientées, ce qu’on appelle le solaire passif.
→ Il y a aussi sur le site 134 m² de panneaux solaires (thermiques et photovoltaïques), répartis sur les différentes toitures. Les panneaux photovoltaïques ont été intégrés dans les toitures comme d’énormes tuiles d’1 m², ce qui permet d’économiser la surface de couverture (+/- 60 €/m² en moins). Ces panneaux, sans aluminium, sont actuellement produits par France Watt, un fabricant du Nord de la France.  

Actuellement la production d’énergie dépasse la consommation car l’installation couvrira aussi une partie des besoins des nouveaux logements.  

La production de chaleur se répartit en : 

• 26% de la chaleur de tout l’ensemble sont fournis directement par les fenêtres des logements,
• 18,5% par les panneaux solaires y compris pour le sanitaire et le chauffage,
• 11,5 % proviennent des pertes internes (chaleur corporelle, électricité, appareils électroménagers, ....)
• l’appoint, de 44 %, se fait par une chaudière à granulés de bois.   

Le chauffage est collectif et toute la technique est centralisée dans la cave.  

Le site est aussi équipé de 4 citernes reliées, pouvant récolter 60 000 litres d’eau de pluie provenant de toutes les toitures.

Pour éviter la surchauffe, l’orientation idéale est le sud car le soleil est au zénith et tellement haut en été (70°) que de petites casquettes suffisent pour faire des protections solaires. C’est pourquoi l’architecte a développé un maximum de baies du sud-est au sud-ouest.  

A l’est et à l’ouest, il est plus difficile de se protéger, car le soleil est plus bas sur l’horizon. Il y minimise donc les ouvertures et les protège avec des toiles d’ombrage ou de la végétation.  

Les vitrages ne sont pas filtrants. Ce n’est pas nécessaire puisque la protection est assurée par le choix de l’orientation et des techniques d’ombrage. Au contraire, dans cette conception passive, ils doivent être de bons capteurs solaires en hiver. Leur coefficient G est de 63 : 63 % de la chaleur traverse le vitrage.

Vous l’avez déjà compris, cet architecte met tout en œuvre pour éviter des systèmes complexes de ventilation mécanique contrôlée tout en garantissant une excellente qualité de l’air intérieur. Il joue notamment sur les propriétés des matériaux.   

La ventilation est nécessaire pour 3 raisons : 

• avoir de l’air de bonne qualité pour respirer → ventilation suivant le besoin/occupation du local)
• pour éloigner les odeurs → ouverture ponctuelle de la fenêtre, hotte, ouvrir un petit registre par tirage naturel dans la salle de bains (système A)
• pour évacuer la vapeur d’eau produite en respirant, en cuisinant, en se lavant → utilisation de matériaux qui ont des pouvoirs hygrométriques importants comme l’argile.  

Dans les 4 logements passifs construits à l’emplacement du garage, la ventilation est assurée par une ventilation double flux. 

Dans le corps de logis, la ventilation est entièrement naturelle. Un bon courant d’air change l’air de manière efficace pour la journée, plus si nécessaire. La maison elle-même est un très bon capteur de chaleur, il lui faut longtemps pour se refroidir et longtemps pour se réchauffer. L’architecte développe son point de vue.

Si une maison est très économe en énergie et si on ne veut pas perdre trop d’énergie, une bonne manière de ventiler, c’est de ventiler par un grand courant d’air pendant très peu de temps. Le matin, par exemple, on ouvre les fenêtres 5 à 10 minutes sur des façades opposées. Cela crée un courant d’air et l’air vicié part au profit d’air bien frais. Seule la chaleur contenue dans l’air a été perdue mais pas celle contenue dans les murs et le mobilier (inertie). Si on ventile un peu naturellement toute la journée, l’habitation va être complètement refroidie et il faudra plusieurs heures de chauffe pour récupérer la température de consigne et donc une perte conséquence d’énergie. 

On peut ventiler de façon très intelligente une maison tout à fait classique : l’idée pour concurrencer une ventilation double flux, c’est de ne pas perdre la chaleur qui s’est accumulée dans les murs.  

Dans les futurs logements, il va tester une ventilation simple flux sans aucune extraction mécanique mais, simplement, avec une cheminée. Chaque logement aura sa cheminée avec des clapets qui s’ouvriront si la pièce est occupée ou trop humide. De petites ventilations seront prévues par les châssis pour l’amenée d’air frais. Le système sera conforme à la norme mais de manière naturelle (système A).

Les travaux dans le corps de logis ne sont pas suffisamment terminés pour passer un test blower door. Il manque encore la porte de la cave, la fermeture de soupiraux, ... 

Par contre, il a été effectué pour les 4 logements déjà en location, avec un résultat de 1,5 au lieu du 0,6 exigé pour une certification passive. Pourquoi ? 

Le mode de calcul a pris en compte chaque logement individuel alors qu’au niveau du mitoyen, l’étanchéité à l’air n’avait pas été réalisée comme sur les murs de façade. Le passage d’air se situe principalement au niveau du plancher où les murs n’ont pas été plafonnés. Dans ce cas de construction de 4 logements neufs contigus, il eut fallu tester tout le volume en laissant des ouvertures dans les murs de refends à refermer par la suite.  

Même s’il n’est pas certifié et malgré un test d’étanchéité à 1,5, le bâtiment consomme pourtant moins de 15kwh/m²/an, comme l’exige un logement passif.

En résumé, cet ensemble de logements est un parfait exemple d’architecture bioclimatique et solaire passive fondée sur une bonne compréhension de la physique naturelle du bâtiment. Mais c’est aussi une architecture collective et organique qui, par ses détails et ses ambiances, donne envie d’y habiter.

Sources :
- Compte rendu de la visite de l’habitat groupé de Chaumont-Gistoux, portes ouvertes Eco-bâtisseurs, circuit ‘Eco-matériaux’, organisé par le cluster Eco-construction asbl dans le cadre du projet européen Greenov, le 11/11/2013
- ecobatisseurs.be, architectes-aadd.be
Source des illustrations : photos réalisées lors de la visite. Leur utilisation n’engage en rien l’auteur/les propriétaires sur un soutien ou un entérinement éventuel du contenu de l’article.

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